Rien ne va plus au pays des Miss. Une démission sulfureuse et une mise à l’écart musclée ont eu raison des comités régionaux Miss France et Miss Prestige. Alors qu’un 3e concours, ultra-ambitieux, voit le jour.
Vu de l’extérieur, on pourrait croire au monde des Bisounours. Le cliché vole en éclats dès qu’on se penche sur les coulisses de l’organisation de ces concours de beauté, très prisés des demoiselles.
En l’espace de quelques semaines, tous ceux qui les tiennent à bout de bras dans la région ont disparu du paysage. Exit Ludovic Faroult, ce jeune Mosellan qui avait repris avec dynamisme le comité régional Miss Lorraine pour Miss France. Accusé de paroles et de gestes déplacés, qu’il nie, le trentenaire a jeté l’éponge fin mars. Sylvie Tellier, présidente du comité Miss France, se charge elle-même du casting du nouveau comité.
Exit aussi Philippe Fangille. Avec son épouse Malika, il œuvrait activement pour Miss Prestige, le comité concurrent, celui de Geneviève de Fontenay, à qui il était fidèle depuis douze ans. « Je ne veux plus en entendre parler », lâche sur le ton péremptoire qu’on lui connaît la dame au chapeau, sans rentrer dans les détails. Tout juste concède-t-elle que le mélange des genres qu’il pratiquait entre son activité associative pour 1,2,3 Soleil et les concours de beauté a fini par la lasser.
«Une sortie plus propre…»
« Il en a fait une affaire commerciale », lâche la Longovicienne, qui en profite pour introniser un gars de chez elle, Sébastien Zavoli, 34 ans. Originaire de Longwy mais vivant à Metz, l’actuel secrétaire du comité régional, dans lequel il œuvre depuis quinze ans, devrait être désigné très prochainement président. Il prépare, pour la fin de l’année, l’élection régionale à Villerupt, et compte reprendre la tenue d’élections départementales dès l’année prochaine.
Philippe Fangille, de son côté, n’a guère apprécié d’apprendre son éviction dans nos colonnes, à l’occasion d’une visite à Villerupt de Geneviève de Fontenay : « Ces accusations ne tiennent pas debout. Mon association est à but non lucratif. Il n’y a aucune affaire commerciale. Elle veut juste reprendre la main. Quand on s’est investi comme je l’ai fait pour continuer à faire exister les concours de Geneviève, quand on a tenu la dragée haute aux concours Miss France, on mérite un peu plus de reconnaissance et une sortie plus propre. »
Une sorte d’Intervilles pour Miss
L’homme n’étant pas du genre à lâcher facilement l’affaire, il compte mettre à profit ses réseaux pour lancer, dès l’an prochain, un concours de beauté d’un nouveau genre, ultra-ambitieux. Une sorte d’Intervilles. Sans vachette, mais avec des Miss. Dix grandes villes du Grand Est, chacune représentée par huit filles, s’affronteront lors de soirées organisées tour à tour dans chacune des villes. Sur les 80 candidates, les 40 qui auront recueilli, à l’issue de cette tournée, le plus de suffrages seront qualifiées pour une demi-finale. La moitié ira en finale.
La gagnante touchera 10 000 euros et 5 000 euros de cadeaux. Une usine à Miss qui sent bon le business. ll est vrai que le créneau est porteur. Depuis plusieurs années, l’engouement entourant ces concours, jugés parfois d’un autre âge, ne se dément pas. Et les salles font le plein. « Il s’agit surtout d’élire une personnalité », confie Philippe Fangille qui va commencer par faire tomber l’une des barrières mythiques des concours de beauté en acceptant des candidates mesurant moins de 1,70 m. Le début d’une nouvelle ère…
Philippe Marque (Le Républicain lorrain)