Un porte-parole de Facebook a confirmé à nos confrères du Tageblatt que les données de 2 644 personnes résidant au Grand-Duché pourraient avoir été détournées par la société Cambridge Analytica.
Le scandale Facebook ne cesse de prendre de l’ampleur. Vendredi, la Commission européenne a annoncé que les données personnelles de 2,7 millions d’utilisateurs européens de Facebook ont pu être transmises de «manière inappropriée» à la firme britannique Cambridge Analytica (CA). Cette évaluation concernant l’Europe est à rapporter au nombre total de 87 millions d’utilisateurs potentiellement touchés dans le monde, révélé mercredi par le patron du réseau social, Mark Zuckerberg.
Comme l’ont annoncé vendredi nos confrères du Tageblatt sur leur site internet, le Luxembourg est lui aussi concerné par ce détournement de données à l’échelle mondiale. Si une seule personne résidant au Grand-Duché aurait téléchargé l’application, par le biais de laquelle la société britannique a pu mettre le main sur les données de millions d’utilisateurs Facebook, bien plus de comptes luxembourgeois sont potentiellement concernés par cette fuite de données. Un porte-parole de Facebook a ainsi indiqué que les données de 2 644 personnes résidant au Luxembourg pourraient avoir été utilisées par Cambridge Analytica à des fins d’analyses et évaluations.
Facebook doit encore s’expliquer
Dans sa lettre envoyée à Bruxelles, Facebook explique «les mesures qui ont été prises» pour endiguer ce détournement massif de données personnelles. La Commission européenne annonce «étudier dans le détail» la réponse du réseau social. «Mais il apparaît déjà que d’autres discussions seront nécessaires», a ajouté un porte-parole. Il a précisé qu’il y aurait un «appel téléphonique en début de semaine prochaine» entre la commissaire chargée de la Justice, Vera Jourova, et la numéro 2 de Facebook, Sheryl Sandberg.
La firme d’analyses de données CA, qui a notamment travaillé pour la campagne présidentielle de Donald Trump en 2016, avait récupéré les données personnelles d’utilisateurs de Facebook à leur insu via une application de tests psychologiques. A l’époque, le système permettait à des applications tierces d’accéder non seulement aux données des usagers ayant utilisé l’application mais aussi à celles de leurs amis, expliquant le nombre très élevé de personnes potentiellement concernées.
David Marques (avec AFP)