Jean-François Kornetzky, le nouveau gardien d’Hostert, débarque avec un CV attractif et le sérieux qui va avec. De quoi faire du promu un postulant au top 5?
Alsacien de naissance, Kornetzky a vu sa carrière décoller quand il a «franchi le Rhin». Professionnel au long cours dans les trois premières divisions allemandes, la recrue hivernale n’a pas perdu l’ambition, et pour cause : il se décrit comme un Français qui a, au boulot, «une mentalité d’Allemand».
Que vous ont vendu les dirigeants d’Hostert?
Jean-François Kornetzky : Un projet intéressant! Hostert est bien classé et il a encore la Coupe à jouer (NDLR : un déplacement à Hamm, en 8e). Pour ce qui est du championnat, on saura dès les deux prochaines rencontres (NDLR : Rosport et le RFCU) ce qu’on peut espérer.
Si on prend des points, cela va bien nous placer et bien nous lancer. Il y aura une dynamique. En plus, on n’aura pas la pression, comme d’autres clubs, on va jouer libérés.
Vaut-il mieux jouer sans pression ou justement en avoir un minimum pour parvenir à satisfaire des objectifs?
D’expérience, je dirais qu’il vaut mieux jouer sans pression. En général, cela ramène plutôt de bonnes choses.
Pour vous, cette saison et demie pour laquelle vous venez de signer se fera justement sans pression, non? Hostert, cela doit vous changer de ce que vous avez vécu ces quinze dernières années…
Au contraire! C’est beaucoup mieux que mon dernier club de Völklingen, en Regionalliga. Après, oui, si vous comparez à Dresde, Karlsruhe… Mais Hostert a clairement un potentiel pour encore aller de l’avant. Comme tout le football luxembourgeois. Les résultats récents le prouvent.
Moi, je vais me contenter d’amener mon savoir. Si les jeunes veulent des conseils… Pour me sentir à l’aise, j’ai juste besoin de me sentir important. Quand j’échange bien avec mon coach, comme avec Henri Bossi depuis mon arrivée, cela me donne envie de me défoncer.
Pas comme avec mon dernier coach, à Völklingen, avec qui cela ne se passait plus bien du tout. Il y a eu un manque de respect et de confiance. La seule fois dans toute ma carrière…
Une carrière intégralement effectuée en Allemagne, à l’exception d’une pige d’une année et d’un petit retour en France, à Schilttigheim. Pourquoi?
Parce que déjà à l’époque, quand je suis revenu, j’avais la mentalité allemande. Je suis français sur mon passeport mais allemand dans le travail. Il faut que ce soit bien structuré pour moi. Quand on vient au stade, c’est pour s’entraîner, pas pour être entre potes. Sur une courte période, ce genre de mode de fonctionnement peut marcher, mais à la longue, non.
Du coup, dans quelle langue dirigez-vous?
Sur le terrain, à Hostert, je ne parle qu’en français. Je me rends compte que certains mots m’échappent encore en allemand, mais ce sera en français. D’ailleurs, je parle en français aussi avec le coach. Peu importe ma carte de visite, à lui aussi il faudra que je prouve des choses.
Retrouvez l’intégralité de l’interview dans votre Quotidien du 13 février.
Jullien Mollereau