La fête de saint François de Sales, patron des journalistes, qui se tient tous les 24 janvier, constitue l’occasion idéale pour adresser une pensée à tous ceux qui ont décidé de consacrer leur vie au devoir d’informer, et ce parfois au prix de leur vie ou de leur liberté.
D’après les chiffres de l’ONG Reporters sans frontières (RSF), qui milite pour la liberté d’information, le début de cette année 2018 n’augure franchement rien de très bon.
Depuis le 1er janvier, en effet, deux journalistes ont été tués (au Mexique et au Yémen), alors que pas moins de 177 journalistes, 121 journalistes citoyens et 15 collaborateurs, ont été privés de leur liberté et emprisonnés dans les geôles de pays très à cheval sur les principes démocratiques fondamentaux.
Au sujet de ce bilan 2018 plus que «provisoire», il faut nécessairement éviter l’écueil de la diffusion de ce qui pourrait être perçu comme appartenant à la catégorie des informations classées «fake news», qui sont la hantise des journalistes.
Dans un souci de précision et de véracité, RSF souligne en effet qu’elle «ne recense que les journalistes dont (elle) a pu établir de façon avérée qu’ils ont été tués/emprisonnés à cause de leurs activités de journalistes».
En ce sens, l’ONG spécifie que le recensement «ne comprend pas ceux, tués ou emprisonnés, pour des motifs indépendants de leur profession ou pour lesquels le lien avec leur travail n’a pas pu encore être confirmé».
Et quand ils ne sont pas assassinés ou – dans un langage plus politiquement correct – mis «hors d’état de nuire», sur ordre des Poutine, Jinping, Erdogan et autres grands démocrates de ce monde, ils sont dénigrés par Trump.
Avec son récent tweet, dans lequel il déclare ambitionner de décerner des prix pour les médias «les plus malhonnêtes et corrompus de l’année», il fait presque aussi fort que les grands dictateurs de ce monde.
En cette fête de Saint François de Sales, patron des journalistes, la tentation de lui exprimer un «God bless journalists» en lieu et place de ses habituels «God bless America» est dès lors forcément très grande. Et le message est valable pour tous les autres prédateurs de la presse.
Claude Damiani