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Un frontalier à l’Assemblée


Xavier Paluszkiewicz, ici quand il était maire de Villers-la-Montagne, commune proche de Longwy. (photo: Le Républicain Lorrain)

Il y a un «fronta» à l’Assemblée nationale française! Xavier Paluszkiewicz, élu de la circonscription Longwy-Briey, veut peser sur les dossiers franco-luxembourgeois.

C’est lui qui est allé au carton avec Christian Eckert, ex-Monsieur Budget de la France, sur la question d’une zone franche fiscale en Lorraine. Non sans zèle, mais enfin, c’est en se frottant aux costauds qu’on se fait un nom… fût-il compliqué à retenir! Xavier Paluszkiewicz (prononcez «Paluskiévitch») est natif de Villerupt, «fils et petit-fils de mineur».

À 45 ans, le nouveau représentant du peuple l’avoue : «J’ai toujours travaillé au Grand-Duché, jamais en France.» Élu en juin sous l’étiquette En marche!, il fait partie de cette génération qui «ne croit plus aux idéologies politiques. Quand j’étais maire de Villers-la-Montagne (NDLR : une commune proche de Longwy), les gens attendaient que je m’attaque à leurs problèmes, pas que j’étale de grandes idées!»

Le discours tranche, alors le député enfonce le clou. «La dernière fois, un élu m’a dit : « Vous savez, je suis gaulliste. » Je lui ai répondu : « Vous auriez pu être marxiste, pour moi, ça ne change rien! »» Sur les dossiers transfrontaliers, son punch de jeune premier reste le même.

Sa vision de la zone franche fiscale

Créer une zone franche dans le Nord lorrain, en contrepoids au Grand-Duché? L’idée est morte pour au moins un an, depuis le refus d’un amendement législatif proposé par la gauche.

«On peut en discuter, lâche le député. Je travaille sur un projet, mais c’est l’arbre qui cache la forêt. Quand vous parlez avec les entrepreneurs lorrains, leur premier problème est la fuite de la main-d’œuvre vers le Luxembourg, pas l’impôt. Ils forment des employés qu’ils n’arrivent pas à retenir : c’est un souci! La formation est un dossier important. Il faut que l’on réfléchisse, avec nos amis luxembourgeois, à la façon de mieux former les jeunes ensemble, notamment dans les filières techniques.»

Sur le dossier de la zone franche, pour y revenir, Xavier Paluszkiewicz a son idée : «Je ne crois pas au projet de M. Eckert (NDLR : l’amendement proposé par la gauche), qui consiste à dupliquer un modèle conçu pour le nord de la France.

Même si c’était transposable, ce modèle concernerait un territoire trop vaste, de Longwy à Thionville, qui nous mettrait en porte-à-faux avec nos voisins. Que diraient les Meusiens? Et que diraient les anciennes entreprises, qui verraient les nouvelles s’installer juste à côté pour moins cher?

Ce serait une nouvelle concurrence en plus du Grand-Duché!» Le député pense qu’il faut une zone précisément ciblée sur les communes défavorisées de l’ancien territoire minier.

«Prenez des communes comme Lexy ou Villers-la-Montagne : économiquement parlant, elles s’en sortent bien. Si on crée une zone franche globale, les forts vont en sortir renforcés. Ce qu’il faut, c’est cibler les communes les plus défavorisées du Nord lorrain.»

Le député énumère différents paramètres (dont certains mis en avant par la gauche aussi) : «taux de chômage, taux d’actifs qui travaillent à l’extérieur, revenu moyen, etc.».

À ce jeu-là, Villerupt et Longwy seraient probablement dans la zone franche, «mais aussi des communes autour de Jœuf, qui souffrent de l’après-mine».

Retrouvez l’intégralité de l’article dans votre Quotidien du vendredi 22 décembre.

Hubert Gamelon