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Budget : la dernière bataille s’engage


La députée Joëlle Elvinger aura la charge de présenter mardi après-midi le dernier budget de cette législature. (photo: le Quotidien)

Joëlle Elvinger va présenter le dernier budget de cette législature… sans honte. L’heure sera également au bilan, et l’occasion pour elle de livrer des chiffres que l’opposition est prête à lui contester.

Elle aura la tâche de présenter mardi le dernier projet de budget de cette législature. La députée libérale Joëlle Elvinger va défendre bec et ongles la politique du gouvernement et en particulier sa politique budgétaire.

La rapportrice peut s’appuyer sur un rapport écrit de plus de 60 pages adopté en commission des Finances et du Budget (Cofibu) la semaine dernière.
Ce budget, le ministre des Finances, Pierre Gramegna, l’avait résumé en trois mots-clés : qualité de vie, compétitivité et continuité. Joëlle Elvinger expliquera que la spirale de la dette publique a été renversée, que l’économie luxembourgeoise a retrouvé la voie de la croissance et que la création d’emplois progresse de nouveau à un rythme élevé.

Elle ne manquera pas de vanter les effets du «paquet d’avenir» destiné à assainir les finances publiques, bref, toutes ces choses qui font sourire l’opposition et dont la riposte est déjà connue, elle aussi. Le gouvernement a réussi à redresser la barre tout en digérant la perte de la TVA liée au commerce électronique, soit un milliard d’euros à partir de 2014.

Les objectifs budgétaires ont été respectés et la dette publique stabilisée en dessous de 30 % du PIB. En l’occurrence, la dette des administrations publiques s’élève à 22,7 % du PIB. À politique inchangée, la dette brute du pays risquait de s’établir à environ 29,2 % du PIB, comme ne manquera pas de le rappeler Joëlle Elvinger.

Mais malgré ces efforts d’assainissement et les fruits qu’ils ont portés, la vigilance reste de mise : «La consolidation des finances publiques demeure un objectif qui demande discipline et rigueur», lit-on dans le rapport écrit. Justement, le gouvernement devrait se montrer prudent face à l’augmentation continuelle des dépenses de l’administration centrale ainsi qu’à l’évolution du déficit budgétaire qui ne cesse de croître, avertit le Conseil d’État.

«Cette recommandation serait d’autant plus justifiée par le fait que, par les amendements gouvernementaux du 17 novembre 2017, le gouvernement a encore une fois augmenté les dépenses de 20 millions d’euros».

Si la dette brute va poursuivre une trajectoire ascendante ces prochaines années atteignant les 14,3 milliards d’euros en 2021, l’endettement public par rapport au PIB diminue cependant, passant de 23,5 % en 2017 à 21,6 % en 2021 grâce à une croissance supposée de 20 % du PIB nominal sur la même période.

L’opposition ne manquera de rebondir malgré tout sur l’augmentation de la dette et la non-soutenabilité à long terme des finances publiques.

Retrouvez l’intégralité de l’article dans votre Quotidien du mardi 12 décembre.

Geneviève Montaigu