Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos jihadistes auteurs des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, a de nouveau refusé de répondre aux questions du juge mercredi, lors de son cinquième interrogatoire depuis sa mise en examen il y a un an et demi, a-t-on appris de source judiciaire.
Suspect clé des attentats qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis, au nord de la capitale, Salah Abdeslam a fait un aller-retour mercredi matin entre sa cellule ultra-sécurisée de la prison de Fleury-Mérogis et le palais de justice de Paris. Arrêté le 18 mars 2016 dans la commune bruxelloise de Molenbeek après quatre mois de cavale, il avait été mis en examen le 27 avril 2016, notamment pour assassinats terroristes, et est toujours resté muet devant les juges français.
Le 24 avril, lors de sa précédente convocation, il avait été longuement interrogé sur les préparatifs des attaques du 13 novembres, sur ses locations de véhicules et ses voyages à travers l’Europe pour convoyer des membres de la cellule, ou encore sur des achats de matériel pouvant servir à la confection d’explosifs, selon une source proche du dossier. Mais il n’avait répondu à aucune des questions.
Salah Abdeslam, qui refuse toujours d’avoir un avocat, est placé à l’isolement et surveillé 24h/24 par vidéo dans sa cellule. Il a vu ses conditions de détention assouplies, en raison de « craintes pour sa santé », avait expliqué mi-septembre la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, tout en refusant de parler d’ « allègement ». Il sera jugé en décembre en Belgique pour « tentative d’assassinat dans un contexte terroriste sur plusieurs policiers », après une fusillade survenue à Bruxelles le 15 mars 2016, trois jours avant son arrestation.
Contre toute attente, il a souhaité comparaître à ce procès et la Belgique a officiellement demandé à la France qu’il lui soit remis pour être jugé dans la capitale belge. Les modalités de ce transfèrement sont en cours de discussions entre la France et la Belgique.
Le Quotidien/AFP