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Brexit: l’issue des négociations dépend de Londres selon Donald Tusk


L’UE entend garantir aux entreprises britanniques l'accès aux marchés européens, mais seulement si la règlementation financière britannique reste largement alignée sur celle de l'Europe. (Photo : AFP)

Le président du Conseil européen Donald Tusk a estimé mardi que Londres portait « la responsabilité » de l’issue des négociations du Brexit, évoquant même un scénario dans lequel la sortie du Royaume-Uni de l’UE n’aurait pas lieu.

« En fait, c’est Londres qui porte la responsabilité de comment ceci se terminera, avec un bon accord, pas d’accord ou pas de Brexit », a déclaré M. Tusk devant le Parlement européen, réuni en session plénière à Strasbourg. M. Tusk rendait compte devant les eurodéputés d’un sommet européen la semaine dernière durant lequel les 27 ont fait un geste envers Londres en acceptant de lancer les « préparatifs internes » pour la négociation à venir d’un accord commercial avec ce pays, qui sera conclu une fois qu’il aura quitté l’Union.

« L’UE se montrera à la hauteur de tous les scénarios tant que nous ne serons pas divisés » a ajouté M. Tusk, qui préside l’instance réunissant les 28 chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE.

« Nous devons garder notre unité quelle que soit la direction prise par les négociations », a-t-il martelé. « Le test de résistance le plus dur doit encore venir. Si nous y échouons, les négociations se termineront par notre défaite », a-t-il commenté.

Faute d’avancées suffisantes sur les trois dossiers prioritaires du divorce, et notamment sur la « facture » que Londres devra solder avant de quitter l’Union, les 27 autres pays de l’UE ont refusé la semaine dernière d’entamer les négociations sur la future relation ardemment attendues par le gouvernement britannique.

Clore les trois dossiers prioritaires liés au divorce

Les Européens réclament que le Royaume-Uni honore les engagements financiers pris en tant que membre de l’Union européenne, un point sur lequel les négociations ont jusqu’ici achoppé. Ils veulent aussi trouver un accord avec Londres sur le sort des citoyens européens au Royaume-Uni et des citoyens britanniques dans l’UE, ainsi que sur la frontière nord-irlandaise, après le Brexit.

Lors de leur sommet à Bruxelles jeudi et vendredi derniers, les dirigeants européens ont toutefois voulu envoyer un « signal positif » à Londres. Ils ont ainsi donné leur feu vert pour démarrer en interne le travail juridique qui permettra de lancer rapidement les négociations sur une éventuelle période de transition après le Brexit, prévu le 29 mars 2019, puis sur l’accord commercial qui liera le Royaume-Uni à l’UE à l’avenir.

Mais cette seconde phase des tractations ne pourra démarrer qu’à condition d’avoir clos les trois dossiers prioritaires liés au divorce, ont-ils prévenu, certains dirigeants tablant sur un accord à ce sujet lors du prochain sommet européen de décembre.

« Nous voulons un accord », a pour sa part assuré devant les eurodéputés le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. « La Commission ne négocie pas dans un état d’esprit hostile », a-t-il insisté, en lançant une pique contre les eurosceptiques et une frange du Parti conservateur de la Première britannique Theresa May, partisans d’un « no deal » (pas d’accord, ndlr) qui verrait le Royaume-Uni quitter l’Union sans accord négocié pour en amortir les effets.

« Ceux qui ne veulent pas d’accord, les +no dealers+, n’ont pas d’amis à la Commission. Nous voulons un accord juste et nous aurons un accord juste. Le +no deal+ n’est pas notre hypothèse de travail », a assuré M. Juncker.

Le Quotidien / AFP