Claude Wiseler et Léon Gloden ont présenté mercredi les amendements que le principal parti de l’opposition compte introduire concernant la réforme de la police. Concrètement, le CSV s’attache plus particulièrement à son «Platzverweis», autrement dit le droit d’expulser des mendiants.
Le Conseil d’État avait formulé deux critiques majeures relatives aux mesures de police administrative, et pour le CSV c’est une aubaine car l’opposition allait dans le même sens.
Les critères n’étaient pas définis et il n’y avait pas de distinction entre «autorité» et «force» publique alors qu’il fallait en faire une, selon Léon Gloden, député CSV. «Or il y a une distinction claire entre celui qui donne l’ordre et celui qui l’exécute», affirme le député-maire de Grevenmacher. Désormais, après les amendements gouvernementaux, tout est plus clair.
Autre thème de cette réforme pour le CSV : la police administrative. «Pour nous, la police administrative, c’est surtout la prévention», explique Léon Gloden.
Un exemple ? «On reçoit une information concernant un véhicule en route avec des passagers qui semblent causer un trouble. On arrête la voiture et si on constate qu’une des personnes est en possession de drogue, alors il y a commission d’infraction et la police judiciaire prend le relais.» Le CSV n’a rien à redire à ces modifications.
Mais le CSV n’est pas là pour saluer les oppositions formelles du Conseil d’État, puisque le parti affirme vouloir faire de l’opposition constructive. Donc le parti poursuit. Dans le cadre de la police administrative, il y a deux mesures qui ne vont pas. Premièrement, le Platzverweis, ou la mesure d’expulsion des mendiants et autres groupes de squatters, auquel tient particulièrement l’opposition, qui compte introduire un amendement pour obtenir coûte que coûte ce droit à faire place nette.
«Les policiers sont d’ailleurs favorables à cette mesure et je dois dire qu’ils se montrent surpris par le DP qui ne soutient plus cette approche, alors que madame Lydie Polfer, bourgmestre de la capitale, a toujours affirmé que cette mesure était efficace. Mais pour une raison de cohérence gouvernementale, le DP a dû y renoncer», rappelle Léon Gloden.
Une antenne pour la capitale
Une autre mesure importante pour le CSV concerne la fouille de sécurité. «Concrètement je peux demain arrêter une voiture, sur base du projet de loi amendé, mais je n’ai pas le droit de fouiller une personne. C’est un non-sens !», s’exclame Léon Gloden.
Si le chauffeur est en possession d’une arme illégale, c’est important, dit en substance Léon Goden : «Nous ne comprenons pas cette obstination du gouvernement qui refuse d’introduire la fouille des personnes dans la loi», dit Léon Gloden.
Au niveau de la police judiciaire, le projet de loi prévoit trois antennes, mais le CSV aimerait en avoir une quatrième exclusivement dédiée à la capitale. Concernant la police de proximité, le CSV «préconise explicitement une force de police locale et, compte tenu des réalités et des exigences sur le terrain, exige que les tâches, les moyens et la formation de la ‘police de proximité’ soient redéfinis», dit-il.
Finalement, le CSV présente ses propositions de modification de la loi et compte introduire des amendements dans ce sens. Selon le CSV, pour accroître l’efficacité de la police, l’échange d’informations et le flux d’informations entre les différents services devraient être améliorés.
Le principal parti de l’opposition soutient des conditions d’embauche attractives pour les futurs policiers et de bonnes opportunités de carrière.
Geneviève Montaigu