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Face aux attentats, des soldats dans les rues en Europe, sauf en Allemagne


Un soldat patrouille autour de la gare centrale de Bruxelles, le 21 juin 2017. (Photo : AFP)

Face aux attentats jihadistes les grandes démocraties européennes, à l’exception de l’Allemagne pour des raisons historiques, n’hésitent pas à faire appel à l’armée pour patrouiller dans les rues.

Toutefois cette présence de militaires au cœur des villes, pour des missions auxquelles ils ne sont pas préparés, fait souvent l’objet de critiques et reste, en théorie, limitée dans le temps.

FRANCE

Des militaires patrouillent dans les rues en France depuis des attentats en 1986. L’opération «Sentinelle», qui a débuté en janvier 2015, au lendemain de l’attaque contre le journal Charlie Hebdo, compte actuellement 7 000 soldats patrouillant dans les lieux sensibles, comme les sites touristiques, les gares, les aéroports. Après en avoir compté plus de 10.000, l’opération sera «revue en profondeur» à la rentrée, a annoncé le président Emmanuel Macron. De nombreux experts mettent en doute son efficacité, assurent que ses soldats sont avant tout des cibles et qu’elle fait peser sur l’armée française des contraintes trop lourdes.

BELGIQUE

Les soldats ont été déployés dans les rues et les points stratégiques en Belgique le 17 janvier 2015, après le démantèlement d’une cellule terroriste soupçonnée de préparer des attentats. L’opération, nommée «Vigilant Guardian», mobilise actuellement 1.100 militaires, pour un coût d’environ 100 millions d’euros en plus de deux ans. Elle est temporaire, renouvelée de mois en mois.

GRANDE-BRETAGNE

L’opération «Temperer plan», organisée à la suite des attentats de janvier 2015 à Paris, peut permettre la mobilisation de jusqu’à 5.100 soldats dans les rues du royaume, pour prêter main forte aux forces de l’ordre. Après l’attentat de Manchester en mai, un millier de militaires ont été déployés, pour une courte période, afin de sécuriser la ville.

ALLEMAGNE

La Bundeswehr n’est pas autorisée, par la Constitution d’après-guerre, à intervenir sur le territoire allemand, sauf en cas de menace «contre l’ordre démocratique de l’État fédéral» ou pour des actions humanitaires. Les fonctions de l’armée allemande sont donc clairement séparées de celles de la police. Toutefois l’hypothèse d’un recours à l’armée dans un rôle d’appoint, pour de la coordination, sans militaires dans les rues, est à l’étude dans les seize États-régions du pays.

Le Quotidien/AFP