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[BGL Ligue] Rodange, un promu pas vraiment aidé


Les réglages ne sont pas que sportifs au stade Jos-Philippart. (Photo archives Julien Garroy)

Rodange, toujours bien enquiquiné par ses démêlés judiciaro-financiers avec son ex-présidente Karine Reuter (aujourd’hui au RFCU), s’estime quand même paré pour la DN.

LES PROBLÈMES AVEC KARINE REUTER SONT-ILS RÉGLÉS?

Senid Destani : «On a toujours des comptes bloqués et on cherche encore des arrangements qu’on espère avoir trouvés avant le début de la saison, mais cela ne dépend pas forcément de nous. Karine Reuter a demandé une deuxième saisie d’arrêt il y a quelques mois, en nous demandant de l’argent sur une ligne de crédit pour laquelle elle était cautionnaire. Elle a effectué le remboursement mais elle veut revoir son argent. Je ne peux pas vous donner le montant mais je peux vous dire que si pour un club comme le F91 ce ne serait sûrement pas grand-chose, pour nous, c’est carrément un cinquième de notre budget. Sans compter les frais d’avocat. Et ça dure depuis mars 2016…

Ça avait été assez facile pour nous de nous dégager de la première saisie d’arrêt, mais là, les subsides vont commencer à tomber et on est complètement bloqués. Il faut croire que nous voir en BGL Ligue, ça la dérange. Forcément, maintenant, nous avons d’autres comptes bancaires ouverts mais cette saisie d’arrêt touchant la fédération, notre président, l’État, la banque, la commune… en fait toutes les parties susceptibles de nous envoyer de l’argent, personne ne peut vraiment nous « subsidier ». Cela nous embête, mais on travaille dur et on organise plein de choses pour rentrer de l’argent. Notre tombola, récemment, a eu énormément de succès. Bref, on cherche partout. Auprès de nouveaux sponsors, d’amis, et le plus dur est passé. Fut un temps, on a presque failli mettre la clef sous la porte, mais ça y est : là, on a un budget prévisionnel et il a été validé par la banque et la commune, qui nous soutiennent. Tout le monde connaît notre histoire et on est soutenus.»

LE VOISIN PÉTANGEOIS PEUT-IL ÊTRE UN MODÈLE POUR CONSTRUIRE LE CLUB ?

Séraphin Ribeiro : «On mise sur les jeunes, mais sur les nôtres ! Effectivement, il nous est arrivé récemment de recruter des jeunes expérimentés comme Tapé et Yao, parce que les nôtres ne le sont pas assez et qu’il faut vraiment d’abord les mettre dans le groupe avant de pouvoir leur offrir du temps de jeu. Combien peuvent vraiment jouer en DN, de toute façon ? (On hasarde le nom de Luca Alverdi, blessé au genou en début de saison passée) Le petit Alverdi est en préparation. Il travaille physiquement mais sans contact. Cela va lui prendre encore un mois et demi environ. Il a les qualités, mais il faudra voir comment il réagira mentalement à son retour. Ira-t-il au mastic directement ou devra-t-il affronter une certaine peur ?»

EN PH, UN CHAMPIONNAT PHYSIQUE, VOUS AVEZ JOUÉ TECHNIQUE SOUS L’IMPULSION DE TAPÉ NOTAMMENT. ET CETTE ANNÉE, DANS UN CHAMPIONNAT TECHNIQUE… ?

«C’est vrai que c’est un championnat physique, la PH. Et d’être une équipe technique, il arrivait que cela ne nous sourit pas trop face à des équipes très physiques. Là, dans un championnat plus constructif, on va chercher à conserver notre style en incluant aussi l’aspect physique parce qu’il faut être plus costaud, surtout dans les duels. On a vu un coach sportif cet été pour qu’il nous établisse un programme. On bosse deux fois par semaine le cardio et le renforcement musculaire. Bref, on se perfectionne parce qu’en DN, ça ne pardonne pas ce genre de manquements. Pour le reste, on travaillera en bloc et on verra bien si on sait faire. En PH, Tapé a effectué une saison très régulière. Il n’attendait que ça de pouvoir jouer en DN. Il m’a dit qu’il était venu pour ça et j’estime qu’il en a largement la capacité. Aucun club de DN n’est venu le voir cet été apparemment. Peut-être qu’ils attendent de le voir au niveau DN sur une saison complète, qu’ils avaient peut-être un doute.»

L’ARRIVÉE DE MACHADO AUX BUTS COMBLE-T-ELLE LE SEUL VRAI GROS MANQUEMENT DE VOTRE EFFECTIF EN VUE DE JOUER LA DN ?

«Quand on l’a recruté, on ne pouvait pas lui promettre qu’il serait numéro 1. On lui a juste dit qu’il aurait ses chances. Il a d’énormes qualités. Et le choix n’est pas encore fait, mais il a effectivement ses chances. Pour moi, l’âge n’a aucune importance du moment qu’il est conscient de ses obligations, du niveau, et qu’il est prêt à souffrir. Mais pour moi, il est prêt.»

LE PUBLIC RODANGEOIS VA-T-IL RETROUVER LA ROUTE DU STADE ?

«Il faudrait qu’on soit poussé par toute la ville. En tout cas, on essaye de toucher un maximum de monde. On est en DN pour la première fois depuis très longtemps et il y a un sacré public à reconquérir. Et c’est du boulot. Quand le club a donné les clefs à Mme Reuter, beaucoup de gens sont partis en disant que c’était mal géré. Les anciens m’ont dit que c’était du n’importe quoi. Et ceux-là, il est difficile de les retrouver. Ils ont perdu la route du stade. Mais la saison passée, on leur a montré qu’on était toujours là. Et puis dès le deuxième match, on joue Pétange. Le derby. Ça tombe très bien! J’espère qu’il y aura un minimum de gens en vacances à ce moment et qu’on sera vite fixés sur l’intérêt qu’on suscite. Mais je peux vous dire que les joueurs, je vais vite leur rappeler la définition du mot derby !»

Julien Mollereau

rodange

ARRIVÉES
Jean-Paul Makasso et Stimbol Monteiro (Hostert), Lionel Monteiro (Sarrebruck/All), Marco De Sousa, Hakim Menaï et Joao Machado (Progrès)

DÉPARTS
Julien Rolandi et Romain Zéwé (destinations inconnues), Steven De Oliveira (Sanem)