Lundi, le ministre du Développement durable et des Infrastructures, François Bausch, et le président du Fonds Kirchberg ont fait le point sur l’évolution du quartier.
L’arrivée du tram, le projet mixte Porte de l’Europe, l’agrandissement des institutions européennes, les logements… Le quartier du Kirchberg va continuer d’évoluer au cours des prochaines années.
François Bausch a une demi-heure de retard. Mais le ministre du Développement durable et des Infrastructures a une bonne excuse : il visitait la passerelle. Et, surtout, il n’a rien raté. Pendant les trente premières minutes de la présentation du bilan annuel 2016 du Fonds Kirchberg, Patrick Gillen, le président de l’établissement public en charge de l’urbanisme et de l’aménagement du quartier, a essentiellement évoqué l’arrivée du tram, les aménagements du pont rouge (avec notamment la piste cyclable bidirectionnelle) et de l’avenue J.-F.-Kennedy, l’ouverture du funiculaire, les travaux en cours du P+R Serra… Des projets connus, déjà devenus réalité pour certains et en passe de l’être pour d’autres.
Des déplacements facilités
«Tous ces aménagements vont encourager la mobilité douce et faciliter les déplacements dans le quartier», estime Patrick Gillen. Pour François Bausch, «le 10 décembre (NDLR : mise en service commerciale du tram, ouverture de la gare train-tram Pfaffenthal-Kirchberg…) marquera une grande étape pour le Kirchberg, pour la Ville et aussi pour le pays. Ce sera un avant-goût des changements à venir et de l’évolution de la mobilité.»
Les travaux et les projets au Kirchberg ne concernent pas seulement les infrastructures et la mobilité. La place de l’Europe devrait aussi faire peau neuve au cours des prochaines années. Par exemple, les paysagistes Topotek (Berlin) proposent l’aménagement d’une plateforme festive au cœur de la place; des commerces et restaurants sont aussi envisagés. Il y a aussi le projet mixte Porte de l’Europe, présenté il y a plusieurs semaines : 165 logements, 6 500 m2 de commerces, 6 800 m2 de bureaux. Par ailleurs, la rue du Fort-Niedergrünewald va accueillir un commissariat de police de proximité ainsi qu’un hôtel de la chaîne hôtelière française Mama Shelter, qui sera «de bonne qualité et à des prix abordables», précise François Bausch. De manière plus générale, «la construction de commerces de proximité est aussi un axe d’évolution du quartier».
Le Kirchberg, c’est également le quartier des institutions européennes (Banque européenne d’investissement, Cour de justice de l’Union européenne, Parlement européen, Cour des comptes, Commission européenne). Et elles sont toutes en cours d’agrandissement. À noter aussi que le Kirchberg va voir s’ériger le futur siège social d’ArcelorMittal, dans les prochaines années, ou encore la Bibliothèque nationale de Luxembourg (BNL), en cours de construction.
«Travailler et habiter» au Kirchberg
Mais le thème principal des prochaines années au Kirchberg sera le logement. «La phase de construction des bureaux est plus ou moins terminée, affirme Patrick Gillen. Aujourd’hui, notre priorité est le logement.»
Le projet d’aménagement particulier (PAP) du quartier Kiem et celui du Réimerwee sont d’ores et déjà actés : 820 logements (430 logements sociaux et 390 logements à coût abordable) pour le premier, 480 logements (300 logements sociaux et 180 logements à coût abordable) pour le second. Des projets de construction de logements et de «mixité sociale» sont en cours sur la zone de l’ancien Eurocontrol et sur la zone Rehazenter-Quartier du Grünewald Ouest. Et sur la zone «Op der Schleed» (62 hectares), la réflexion est en cours pour la construction de logements permettant d’accueillir quelque 15 000 personnes et une structure scolaire, le tout en conservant un équilibre nature-habitat. «Il y a un grand déficit de logements actuellement au Kirchberg, ne nie pas le ministre du Développement durable et des Infrastructures. Nous voulons y remédier en créant une meilleure mixité entre résidents et travailleurs. Quand tout sera terminé, il sera extrêmement agréable de travailler et d’habiter au Kirchberg, qui aura tous les commerces de proximité nécessaires et sera extrêmement bien connecté par les transports en commun au centre-ville.» À suivre.
Guillaume Chassaing