Le Premier ministre français, Édouard Philippe, a annoncé mardi toute une série de mesures appelées à entrer en vigueur durant le quinquennat Macron, lors de sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale. Voici les principales à retenir, concernant la vie quotidienne des Français.
Lunettes, soins dentaires et auditifs. « Notre stratégie de santé devra rompre le cercle vicieux du renoncement aux soins », a-t-il déclaré le Premier ministre. « D’ici la fin du quinquennat, tous les Français auront accès à des offres de soins sans aucun reste à charge pour les lunettes, les soins dentaires et les aides auditives. » C’était une des promesses fortes d’Emmanuel Macron, qui a promis lors de la campagne présidentielle un reste à charge zéro en 2022 pour les prothèses dentaires, auditives et les lunettes, ainsi que la prise en charge des dépassements d’honoraires par les complémentaires.
Fiscalité. Le taux d’impôt sur les sociétés sera abaissé de 33 à 25% d’ici à 2022. « Les entreprises doivent retrouver l’envie de s’installer et de se développer sur notre sol plutôt qu’ailleurs », a plaidé Édouard Philippe, en annonçant une série de mesures fiscales qui « seront votées d’ici cette année et engagées dans les deux ans qui viennent ».
Le chef du gouvernement s’est par ailleurs engagé à « faire baisser la dépense publique de trois points de PIB » et la « pression fiscale d’un point de PIB » au cours du quinquennat, jugeant nécessaire de se « désintoxiquer » vis-à-vis des dépenses de l’État. « Il y a une addiction française à la dépense publique. Comme toute addiction, elle ne règle rien du problème qu’elle est censée soulager. Et comme toute addiction, elle nécessitera de la volonté et du courage pour s’en désintoxiquer. Nous dansons sur un volcan qui gronde de plus en plus fort », a martelé Édouard Philippe, rappelant que la France dépensait chaque annoncée 42 milliards d’euros pour rembourser les intérêts de sa dette. Il s’est ainsi engagé à « faire baisser la dépense publique de trois points de PIB sur cinq ans », ajoutant que la France ne « dépenserait pas plus en 2018 qu’en 2017 ».
En parallèle, il a promis de « baisser la pression fiscale d’un point de PIB en cinq ans », soit une baisse de prélèvements obligatoires de 20 milliards d’euros sur l’ensemble du quinquennat. La France ne peut « demeurer à la fois la championne de la dépense publique et des impôts », a-t-il insisté, disant ne pas vouloir laisser le pays « à la merci des marchés financiers ». En 2016, la dépense publique a représenté 56,4% du PIB en France. Les prélèvements obligatoires se sont quant à eux élevés à 44,4% du PIB.
Cotisations salariales. Le Premier ministre a confirmé la suppression dès 2018 des cotisations salariales, compensée par une hausse de 1,7 point de la Contribution sociale généralisée (CSG). « La suppression des cotisations salariales sur l’assurance maladie et l’assurance chômage, financée par un transfert sur la CSG, redonnera dès 2018 du pouvoir d’achat à plus de 20 millions d’actifs. Cela représente 250 euros par an au niveau du SMIC », a-t-il déclaré, déclenchant de vifs applaudissements.
La suppression des cotisations chômage et maladie pour les salariés du secteur privé, qui représentent 3,15% du salaire (2,40% pour l’assurance-chômage, 0,75% pour l’assurance-maladie), avait été présentée comme une réforme prioritaire par Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle. En déplaçant ces 20 milliards d’euros de pression fiscale des salariés depuis les cotisations salariales vers la CSG, caractérisée par des taux faibles mais une assiette large, le gouvernement souhaite redonner du pouvoir d’achat aux actifs, soumis selon lui à une pression fiscale excessive.
Construction de logements. Édouard Philippe a annoncé qu’une loi « à l’automne » permettrait de « simplifier les procédures » en termes de construction de nouveaux logements, notamment dans « les bassins d’emplois les plus dynamiques ». Précisant que « les procédures de permis de construire seront accélérées, les recours abusifs sanctionnés ». Il a indiqué qu’ « au besoin, et notamment dans les zones tendues, les autorisations d’urbanisme seront transférées des communes aux intercommunalités pour que les décisions de construire soient prises à l’échelle des bassins de vie ». A l’heure actuelle, les communes ont la charge des permis de construire et le préfet peut se substituer au maire si la commune ne remplit pas ses obligations de construction de logements sociaux.
Couverture numérique. Le Premier ministre a promis de garantir l’accès au très haut débit partout en France « au plus tard d’ici 2022 ». Le gouvernement proposera « un pacte pour les collectivités » lors de la première Conférence nationale des territoires qui se tiendra mi-juillet. Il s’agit, a dit Édouard Philippe, de les accompagner notamment « en garantissant un accès au très haut débit au plus tard d’ici 2022 partout en France ». « Rétablir la confiance » entre l’État et les territoires, « c’est aussi éviter de creuser un fossé entre deux France (…) qui ne peuvent ni vivre ni réussir l’une sans l’autre : la France des métropoles mondialisées et la France périphérique », a-t-il fait valoir. L’exécutif entend proposer un pacte pour les collectivités « pour les accompagner dans la transition écologique et dans la transition numérique ».
Parmi les autres mesures annoncées, le Premier ministre a en outre indiqué une augmentation progressive à 10 euros du prix du paquet de cigarettes.
Le Quotidien/AFP