Environnement » et « qualité de vie des habitants », c’est par ces deux notions que le maire de Florange interpelle directement le président de la République, Emmanuel Macron, sur le dossier de l’A31 bis.
Rémy Dick use de sa qualité de plus jeune maire de France pour essayer d’interpeller le président nouvellement élu et de faire avancer le dossier. Dans le même temps, il a préparé une missive pour Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, et une autre pour Gérard Larcher qui, lors de sa venue à Florange en février, avait promis d’être « vigilant » sur le dossier de l’A31bis. « Un consensus est nécessaire pour arriver à quelque chose », estime Rémy Dick. Il pourra compter sur le nouveau député, Brahim Hammouche, qui a exprimé une position semblable durant la campagne électorale des législatives. Dans l’immédiat, le maire florangeois espère surtout « une réponse de l’État, comme cela nous saurons comment nous positionner… »
La menace de couper la ville en deux
Qu’a-t-il écrit à Emmanuel Macron ? Revenant sur l’historique de la réserve foncière qui date des années 1960, il explique les conséquences du tracé qui menace Florange : « Il prévoit de couper la ville en deux, transperçant des zones urbanisées de plus de mille habitants. Il passera à trente mètres des habitations, cinquante mètres d’un groupe scolaire de deux cents élèves, deux cents mètres d’un collège et au droit d’un stade municipal, impactant violemment la population. Les nuisances en termes de santé publique et de dégradation du cadre de vie induites par la traversée de notre ville seraient incalculables. »
Exposer les habitants à la pollution particulaire
Le bilan écologique et l’impact sur le patrimoine dressé par Rémy Dick font état de « 4 tonnes de matières en suspension par an (hydrocarbure, zinc et plomb), exposant ainsi la population de Florange, à une pollution particulaire automobile entraînant une surmortalité chez les personnes âgées, ainsi qu’un accroissement de cancer chez l’enfant. » Le jeune maire ne manque d’ailleurs pas de rappeler la forte opposition locale, exprimée notamment à travers une pétition de la population et positionnement unanime des élus du secteur. « Florange a déjà payé un lourd tribut à la désindustrialisation et il me paraîtrait particulièrement injuste qu’elle voie être sacrifiée demain, son attractivité, au nom d’un aménagement du territoire aveugle et autoritaire », poursuit Rémy Dick, qui « proteste contre le fait que la ville de Florange soit écartée du comité de pilotage initié par le Préfet de Région, ainsi que du comité de suivi, d’autant qu’une association florangeoise a, elle, eu le droit de siéger dans cette instance. »
Un nouveau président invité à Florange
Dans le même temps, il rappelle que d’autres tracés existent car celui de Florange n’est certainement pas la seule alternative. « Ils marqueraient une position de raison, ambitieuse et responsable, pour faire des problématiques d’aujourd’hui, les réussites de demain » insiste Rémy Dick, qui ne s’épargne aucune audace et lance une invitation à Emmanuel Macron : « C’est avec grand plaisir que je vous accueillerai ici à Florange, afin de vous présenter, de vive voix, les différents aspects de ce dossier complexe et engageant l’avenir de ma ville », propose-t-il. François Hollande avait fait la promesse de revenir à Florange chaque année. Président, il s’était déplacé en 2013, 2014 et 2016 mais c’était sur le dossier d’ArcelorMittal. Venir à Florange, pour Emmanuel Macron, serait une manière de respecter la continuité de l’État, avec l’avantage, cette fois-ci, d’avoir toutes les cartes en main pour décider de l’avenir du territoire.
Olivier Simon (Le républicain Lorrain)