La police suédoise a annoncé mardi le lancement d’un site internet permettant de dénoncer les Suédois qui achètent à l’étranger les services de mineurs prostitués.
Sur le site, tout citoyen est invité à décrire un Suédois qu’il aurait vu sur son lieu de vacances avec un ou une mineur(e) dans l’intention manifeste d’avoir des rapports sexuels. (Photos : AFP)
Resekurage.se (une contraction de « voyage » et « courage ») sensibilise le grand public à la loi qui dans le code pénal punit ce délit de deux ans d’emprisonnement. Un clic sur « Dénoncer l’exploitation sexuelle présumée d’enfants » renvoie vers une page internet de la police où tout citoyen est invité à décrire un Suédois qu’il aurait vu sur son lieu de vacances avec un ou une mineur(e) dans l’intention manifeste d’avoir des rapports sexuels.
« Seul un Suédois sur dix sait comment faire part de tels soupçons aux autorités », ont souligné les promoteurs du site, dont le directeur national de la police Bengt Svensson, dans une tribune publiée par le quotidien Aftonbladet.
La Suède a été en 1999 le premier pays au monde à faire de « l’achat de services sexuels » un délit, qui en pratique est puni d’une amende. Selon les universitaires et les sondeurs qui ont étudié les effets de cette loi, elle a radicalement changé la perception de la prostitution dans le pays, les clients étant mal vus par la majorité de la population.
Mais la Suède cherche à aller plus loin en traquant les touristes sexuels qui paient des mineurs dans des pays où ils savent qu’ils peuvent en trouver. « Personne ne sait exactement combien d’enfants dans le monde sont victimes chaque année d’exploitation sexuelle, mais l’Unicef a estimé il y a quelques années qu’ils étaient environ deux millions. Il n’y a aucun doute que des Suédois en profitent aussi et alimentent ce marché », a écrit M. Svensson.
D’après l’agence de presse suédoise TT, au moins sept Suédois ont été condamnés pour ces faits entre 2005 et 2013, que ce soit dans le pays concerné ou à leur retour en Suède.
AFP