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Remous parmi les ascensoristes


Jean-Luc de Matteis (chemise claire) parmi les ascensoristes, jeudi. (Photo : Tania Feller)

La dernière convention collective du secteur remonte à 2013.

Nous sommes face à un lourd conflit», a résumé hier Jean-Luc De Matteis, secrétaire central de l’OGBL, concernant la situation dans le secteur des ascensoristes au Luxembourg. Entre 450 et 500, les ascensoristes sont employés par de «nombreuses multinationales» et comptent de nombreux «représentants» syndicaux dans leurs rangs, a rappelé Jean-Luc De Matteis.

Le secteur en question est un des plus développés, «hautement spécialisé et hautement qualifié», comme le soulignait le syndicaliste. Ces dernières années, en particulier, la «technicité» requise pour effectuer le travail d’ascensoriste n’aurait fait qu’augmenter au Luxembourg.

Le secteur des ascenseurs ne concernerait d’ailleurs pas seulement les ascenseurs particuliers, mais également les ascenseurs pour personnes handicapées ou encore les ascenseurs pour soulever des poids. Par conséquent, la «formation continue» est devenue un des piliers de la réussite dans le secteur et un élément important dans la profession d’ascensoriste qui, comme le mettait en avant Jean-Luc De Matteis, devrait donc être rémunérée de façon adaptée.

Un patronat jugé «irresponsable»

La convention collective conclue dans le secteur est arrivée à échéance il y a quatre ans, en 2013. Comme le précisait hier le secrétaire de l’OGBL, les représentants patronaux avaient promis d’en examiner une nouvelle dans les meilleurs délais. C’était au sein du centre de compétences qui régit également, de façon tripartite, l’organisation des formations continues.

Or force serait de constater que les représentant patronaux n’auraient «pas tenu parole», comme le regrettait Jean-Luc De Matteis, en compagnie de plusieurs représentants du secteur, au siège de l’OGBL, rue du Fort-Neipperg à Luxembourg.

La convention collective, bien qu’arrivée à échéance, est toujours appliquée. Mais comme tenait à le préciser hier l’homme de l’OGBL, elle est en parfait inadéquation avec l’évolution du secteur des ascensoristes qui se distingue par sa «forte productivité» et sa bonne «santé» globale. Or pourquoi ne pas vouloir «améliorer les conditions» des employés du secteur et les laisser participer à la bonne situation économique, s’est demandé Jean-Luc De Matteis, qui a fustigé l’attitude «irresponsable» du patronat, en même temps qu’il l’a mis en garde.

Car en l’absence de contrepartie, le syndicaliste ne voit pas d’autre option que d’investir la rue pour réclamer les améliorations dues. Et de souligner que «nous sommes prêts à aller jusqu’au bout de notre démarche». Il estime que «l’austérité doit cesser et une partie de la productivité retourner aux gens».

Frédéric Braun