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Empoisonnements à l’hôpital de Besançon : 20 morts suspectes étudiées


Un médecin-anesthésiste de 47 ans, qui a exercé dans deux hôpitaux de Besançon, a été mis en examen lundi, suspecté d'avoir empoisonné au moins 7 de ses patients. Deux d'entre eux sont décédés. (photo AFP)

Un médecin-anesthésiste a été mis en examen en début de semaine, accusé d’avoir empoisonné au moins 7 patients à Besançon, dans l’est de la France. Deux d’entre eux sont morts.

Un médecin-anesthésiste de 47 ans, qui a exercé dans deux hôpitaux de Besançon, a été mis en examen lundi, suspecté d’avoir empoisonné au moins 7 de ses patients. Deux d’entre eux sont décédés.

Si le praticien nie les faits, la vice-procureure de Besançon a déclaré mardi lors d’une conférence:  «Au regard de la nature et des doses des substances introduites dans ces poches de perfusion, il ne pouvait s’agir que d’actes volontaires, de nature à entraîner la mort des patients à qui ces substances étaient destinées.»

Du potassium et de l’anesthésique à dose létale

Le médecin aurait introduit du potassium dans une poche de réhydratation, et de l’anesthésique au milieu du paracétamol, à dose létale. Et la magistrate n’excluait pas que le nombre de victimes du médecin s’allonge.

Selon le parquet, cité par nos confrères de L’Est républicain, ce sont désormais 40 cas suspects qu’examinent les juges d’instruction. Parmi eux, on compte une vingtaine de décès.

Les conjoints des patients décédés témoignent

Damien venait pour une ablation d’un rein, Laurence s’était fracturée l’épaule. Le premier est décédé d’un arrêt cardiaque en octobre 2008, la seconde en avril 2016. Ils seraient les deux victimes de l’anesthésiste bisontin. Leurs conjoints, retrouvés par nos confrères de L’Est républicain, témoignent.

«Pour empoisonner des gens comme ça, il faut être barjot !»

«Laurence avait fait une chute à ski quelques semaines plus tôt en février et s’était blessée à cette épaule. Elle était sportive, en parfaite santé, mère de deux enfants. Le jour de l’opération, je stressais pour elle car j’ai horreur des hôpitaux. Pour elle, podologue depuis trente ans, c’était l’inverse : confiance absolue», explique son époux. Puis: «La clinique m’a prévenu qu’il y avait eu un problème, qu’elle avait fait un arrêt, et qu’elle était transférée au service réanimation de Minjoz (…). Et je me souviens aussi des paroles d’une personne du service du CHU, qui pensait déjà qu’il s’agissait d’une surdose de produits anesthésiques.»

Il ajoute: «Pour empoisonner des gens comme ça, il faut être barjot ! C’est un pervers. Et ça dure depuis neuf ans ? Combien de familles endeuillées ?»

«Je n’avais jamais imaginé un acte malveillant»

«Mais ça m’a fait un choc d’apprendre qu’on suspecte un acte volontaire, j’en ai eu des frissons. Comment on peut jouer avec la vie des gens comme ça ? J’ai toujours eu un doute : Damien était en bonne santé mais est-ce qu’il avait mal réagi à l’anesthésie, est-ce que c’était une erreur médicale ? Je n’avais jamais imaginé un acte malveillant», raconte sa conjointe.

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