La justice norvégienne a jugé mercredi que le tueur néonazi Anders Behring Breivik n’était pas traité de manière « inhumaine » en prison, infirmant un jugement prononcé à la surprise générale contre l’État norvégien l’an dernier.
« Breivik n’est pas et n’a pas été victime de torture ou de traitement inhumain ou dégradant », a indiqué la Cour d’appel d’Oslo dit dans un communiqué. L’extrémiste de 38 ans, qui avait tué 77 personnes en 2011, va faire appel devant la Cour suprême, la plus haute instance judiciaire du pays, a immédiatement annoncé son avocat, Øystein Storrvik.
Dans une décision qui avait stupéfié survivants et proches des victimes, un tribunal de première instance avait conclu en avril dernier que la Norvège violait l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’Homme bannissant tout traitement « inhumain » ou « dégradant ». La juge avait en particulier pointé l’isolement prolongé de l’extrémiste, maintenu à l’écart des autres détenus depuis son arrestation, ce qui selon son avocat nuit à sa santé mentale. L’État avait fait appel.
Mercredi, les trois magistrats lui ont donné raison sur toute la ligne en rejetant aussi un appel, interjeté par Breivik. Celui-ci, qui estimait que la Norvège violait également l’article 8 de la Convention garantissant le droit à la vie privée, en exerçant un contrôle étroit de sa correspondance.
Le 22 juillet 2011, déguisé en policier, Breivik avait traqué pendant plus d’une heure les participants à un camp d’été de la Jeunesse travailliste piégés sur l’île d’Utøya, et abattu 69 d’entre eux, pour la plupart des adolescents. Un peu plus tôt, il avait tué huit personnes en faisant exploser une bombe près du siège du gouvernement à Oslo. L’auteur des crimes les plus sanglants de l’histoire norvégienne d’après-guerre, qui accusait ses victimes de faire le lit du multiculturalisme, a été condamné en août 2012 à une peine de 21 ans susceptible d’être prolongée indéfiniment.
Le Quotidien/AFP