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La France peut se passer de l’électricité de Fessenheim


La centrale de Fessenheim (Photo : AFP)

La centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), promise à la fermeture par le gouvernement, n’est pas indispensable à la sécurité d’approvisionnement électrique de la France, a estimé mercredi le candidat pressenti à la présidence du régulateur français de l’énergie.

« A-t-on besoin de Fessenheim aujourd’hui? (…) Ma réponse est non, en sécurité d’approvisionnement », a déclaré Jean-François Carenco, actuellement préfet de la région Ile-de-France. « Fessenheim, c’est un autre sujet que la satisfaction immédiate en France de l’équilibre offre-demande », a-t-il ajouté lors d’une audition devant la commission des Affaires économiques du Sénat, préalable à sa nomination à la tête de la Commission de régulation de l’énergie (CRE).

« On peut avoir besoin de Fessenheim pour d’autres sujets, pour d’autres raisons », a-t-il toutefois estimé. La puissance des deux réacteurs alsaciens, de 900 mégawatts (MW) chacun, pourraient facilement être substituée par des énergies renouvelables, à condition de développer des technologies de stockage pour pallier leur variabilité en fonction des conditions météo.

« 1 800 mégawatts de puissance, vous les gagnez en un rien de temps sur les énergies renouvelables. C’est donc bien un problème de stockage », a assuré Jean-François Carenco. « Oui, les énergies renouvelables triompheront, premièrement quand on saura les stocker correctement et qu’on aura défini un système de stockage. Deuxièmement, lorsqu’on n’aura plus besoin du nucléaire en base », c’est-à-dire pour alimenter la consommation en dehors des heures de pointe, selon lui.

Fin janvier, le président de la République avait indiqué envisager de nommer Jean-François Carenco à la présidence de la CRE en remplacement de Philippe de Ladoucette, dont le mandat est arrivé à échéance début février. Soumise à l’approbation des deux assemblées du Parlement, la nomination de ce haut-fonctionnaire de 64 ans a été approuvée à l’unanimité par la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale mardi et à une large majorité par celle du Sénat mercredi. Elle doit encore être confirmée par un décret de François Hollande. Jean-François Carenco a notamment été directeur de cabinet de Jean-Louis Borloo au ministère de l’Écologie et de l’Énergie.

Le Quotidien/AFP