Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
La communauté des trolls sur les réseaux sociaux luxembourgophones ne cesse de s’agrandir. Ils sont même rejoints par des attachés parlementaires chrétiens-sociaux qui discréditent leurs propres adhérents politiques.
Il s’avère que notre troll favori au handicap logopédique a également de sérieux problèmes de dyslexie et commence à se consacrer, depuis quelques jours, à proclamer haut et fort que «tout un chacun peut écrire le luxembourgeois à sa propre façon, sous condition de maîtriser correctement l’allemand ou l’anglais.» Notre troll sait parfaitement qu’une langue et son orthographe structurent la pensée humaine. Son collègue, géographe, se lance dans les théories les plus absurdes sur l’étendue historique du territoire luxembourgeois, sur lequel, depuis un millénaire, une seule langue aurait été parlée.
Le moindre des soucis de notre troll est l’intégration : il est décidé à œuvrer pour que la langue luxembourgeoise devienne un outil de division sociétale et que la campagne populiste lui serve de tremplin politique. L’objectif de son équipe manipulatrice est franchement réactionnaire et rétrograde et instrumentalise des personnes de bonne foi. Une nouvelle activité du troll – depuis que lui et son copain n’ont pas eu voix au chapitre à l’audition publique à la Chambre des députés – est la surveillance étroite des réseaux sociaux. Ils passent leur temps libre à attribuer publiquement de bonnes notes aux journalistes de RTL et du LW et des mauvaises notes, sous le couvert de l’anonymat, à ceux qui ne leur conviennent pas. Ayant prôné sous peu la liberté d’expression, on se préoccupe désormais de la suppression de messages incommodants.
Jean Rhein
