Après l’attentat de Berlin le 19 décembre, le Tunisien de 24 ans Anis Amri a traversé une partie de l’Europe avant d’être abattu à Milan le 23 décembre. Son itinéraire, comprenant les Pays-Bas et la France, l’a aussi mené à Bruxelles.
Le Parquet fédéral allemand, compétent en matière de terrorisme, a annoncé qu’une perquisition avait eu lieu dans un appartement de Berlin où logeait un ancien colocataire de l’auteur présumé de l’attentat. Par ailleurs, si l’enquête internationale a réussi à préciser la semaine dernière qu’Amri avait transité au cours de sa cavale par les Pays-Bas, la France et l’Italie, en empruntant cars et trains, la police allemande n’a toujours pas pu déterminer par quelle voie il a quitté l’Allemagne. Les enquêteurs savent cependant que peu après l’attentat, Anis Amri est passé « dans la zone de la gare de Zoologischer Garten », à deux pas du marché de Noël, et qu’il a sciemment adressé à une caméra de vidéo-surveillance « un doigt de tawhid, l’index levé », selon la porte-parole. Ce geste est devenu un signe largement repris par les adeptes de Daech.
Le parquet néerlandais a estimé pour sa part « avoir un tableau clair des déplacements d’Amri aux Pays-Bas » le 21 décembre, quand il est arrivé à Nimègue et a pris un train pour la gare centrale d’Amsterdam. « Tard dans l’après-midi, il est monté à bord d’un train pour Bruxelles et s’est rendu en Belgique », a-t-il précisé dans un communiqué. Des informations qui coïncident avec le communiqué publié mercredi par le parquet fédéral belge, qui affirme qu’Anis Amri « est arrivé dans la gare de Bruxelles-Nord le 21 décembre vers 19h locales, en provenance d’Amsterdam ».
Un autre Tunisien dans le viseur
Cette information a pu être obtenue par la police fédérale des chemins de fer de Bruxelles, qui « a visionné l’ensemble des images vidéo filmées de la gare ». Il serait resté à Bruxelles jusqu’à 21h locales, selon le parquet belge, qui ne donne pas davantage de détails. Le parquet fédéral suisse a de son côté annoncé mercredi avoir ouvert une enquête sur les éventuels contacts d’Anis Amri en Suisse, « sur la base d’informations en provenance d’autorités étrangères en lien avec l’attentat de Berlin ».
En Allemagne, les enquêteurs s’intéressent de près à un Tunisien de 26 ans avec lequel Anis Amri a dîné la veille de l’attentat dans un restaurant de Berlin et qui a été placé en détention dans le cadre d’une autre affaire. Les deux hommes, qui se connaissaient depuis un an environ, « ont discuté de manière très intensive », selon la porte-parole du Parquet fédéral allemand. « De là, nous avons eu le soupçon que ce Tunisien de 26 ans pourrait avoir été associé ou au moins avoir eu connaissance du projet d’attentat d’Anis Amri », a ajouté Frauke Köhler, précisant cependant que les éléments étaient à l’heure actuelle insuffisants pour justifier une procédure à son encontre. L’homme, hébergé dans le foyer de demandeurs d’asile perquisitionné mardi, a été placé en détention provisoire pour une fraude présumée aux prestations sociales. En 2015, il avait fait l’objet d’une enquête, abandonnée ensuite faute d’éléments, car il était soupçonné de chercher à se procurer des explosifs.
Le Quotidien/AFP