Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Un bar suspendu dans les arbres? L’idée est insolite, mais va se concrétiser prochainement à Habay, à 15 km à l’ouest d’Arlon. Et parallèlement à ce projet, un parcours d’accrobranche sera développé. Le tout pour développer le tourisme dans la forêt d’Anlier.
Déguster une bière de la région tout en admirant la vallée de la Rulles, le regard portant au loin, à hauteur des cimes des arbres de la forêt d’Anlier… Ce sera prochainement une réalité à Habay. Un projet de bar perché dans les arbres, en grande partie financé par la Région wallonne, est mené par Idélux Projets publics sur la commune de Habay. Ce bar suspendu à plusieurs mètres de haut s’intégrera dans un projet touristique plus vaste.
1. Un produit touristique d’appel
La forêt d’Anlier dispose d’un gros potentiel touristique développé dans le cadre d’un slow tourisme, c’est-à-dire d’un tourisme respectueux de la nature et de l’environnement. Le massif mise entre autres sur un produit phare, un bar perché, pour promouvoir ses activités et inviter les touristes à la découverte de son territoire. L’idée a séduit le ministre wallon du Tourisme, René Collin, qui a débloqué des fonds (lire encadré ci-dessous) .
C’est la commune de Habay qui a été retenue pour accueillir ce bar insolite, où seront servis des produits du terroir. Cette infrastructure unique en Wallonie, dont « la grande qualité architecturale », le mobilier et le design inviteront à la contemplation de la forêt, devrait pouvoir accueillir une cinquantaine de personnes. « L’objectif est d’en faire une référence en matière d’aménagement touristique innovant », précise Jacques Hansel, directeur d’Idélux Projets publics.
2. Avec un parcours ludique
Parallèlement au projet de bar perché, le collège habaysien a demandé à Idélux de développer un parcours d’accrobranche, dans la même enveloppe budgétaire. « Nous estimons que c’est une belle combinaison touristique à destination des familles , explique la bourgmestre, Isabelle Poncelet. Cette offre n’est pas uniquement destinée aux touristes qui viennent de loin, mais aussi aux personnes de la région. »
Au bar perché, qui pourrait être composé de différents modules, aménagés à des hauteurs différentes, sera donc ajouté un parcours ludique : des filets suspendus dans les arbres, des passerelles suspendues, des balançoires, un parcours d’équilibre dans les arbres…
3. Trois sites potentiels
Le bar perché et le parcours d’accrobranche s’intégreront dans le paysage, en bord de forêt. Trois sites potentiels sont à l’étude : à l’arrière du Châtelet, à côté de l’étang Remy et au-dessus de la Maison de la pêche. Le parcours d’accrobranche exige de trouver un site avec des arbres suffisamment costauds pour soutenir l’infrastructure.
Quant au bar perché, il reposera sur des piliers en bois, et non sur les arbres eux-mêmes. C’est la zone boisée située au-dessus de la Maison de la pêche qui reçoit les faveurs du collège habaysien. L’important dénivelé permettrait au bar perché d’être accessible aux personnes à mobilité réduite, via une rampe. Le point de vue sur la vallée de la Rulles et la forêt d’Anlier serait imprenable. Mais aucune localisation à ce stade du projet n’a encore été décidée.
Lydie Picard (L’Avenir)
Un projet de 1,25 million d’euros
L’idée de créer un bar perché en forêt d’Anlier n’est pas tout à fait nouvelle. Un petit rappel s’impose. En 2008, le Commissariat général au tourisme (CGT) confie une étude à l’université catholique de Louvain relative à la valorisation touristique des massifs forestiers. Quatre massifs sont retenus : ceux de Chimay, Semois, Saint-Hubert et Anlier. La Grande Forêt d’Anlier, dans son étude stratégique de 2011 fait donc déjà part d’un bar perché pour valoriser touristiquement le massif. Entre-temps, plusieurs actions en matière de tourisme sont menées par le Parc naturel Haute-Sûre Forêt d’Anlier, la structure qui assure la dynamique du territoire.
Mais l’idée d’un bar perché poursuit son chemin, jusqu’au cabinet du ministre René Collin. La Région wallonne a en effet manifesté son intention de davantage valoriser les massifs forestiers, en matière d’équipements. Dans ce cadre et pour le massif de la forêt d’Anlier, deux dossiers sont retenus : une base de loisirs à Neufchâteau et un bar perché à Habay.
Le ministre a débloqué un million d’euros pour la concrétisation du dossier du bar perché, auquel s’est joint un parcours ludique. Habay financera 20 % du projet, soit 250 000 euros.
Le dossier a été confié à Idélux Projets publics, qui va assister la commune de Habay pour concrétiser l’opération. « Ce qui passe notamment par l’identification du site le plus adéquat, la préparation et le lancement d’un appel d’offres de conception et de réalisation ainsi que la mise en place d’une solution de gestion », explique Jacques Hansel, directeur d’Idélux Projets publics. Même si le financement est, il y a donc encore du chemin à parcourir.
