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[BGL Ligue] Manuel Correia (Pétange) : « Je suis coach, pas psychologue ! »


Manuel Correia se fait plaisir à Pétange. Et aimerait bien, forcément, enquiquiner Niederkorn. (photo Luis Mangorrinha)

Ce mercredi soir (19h), en match en retard de la 12e journée de BGL Ligue, Manuel Correia conduit ses jeunes du Titus défier un Progrès qui redécouvre l’ambition en cette fin d’année 2016. Mais n’a pas les moyens de se planter.

Le technicien pétangeois pose un regard lucide et tranchant sur la situation de ces deux équipes qui ont juste inversé leurs coaches. Il se dit surtout que Tissot et lui auraient pu faire la même chose que ce que réalise Amodio actuellement à Niederkorn… etinversement.

Le Quotidien : Cela change-t-il quelque chose de jouer cette rencontre ce soir plutôt que deux semaines plus tôt, comme c’était initialement prévu?

Manuel Correia  : Bah, c’est du pareil au même. La dynamique était peut-être un tout petit peu plus positive de notre côté, mais notre défaite contre Strassen (0-3) n’est pas un gros coup d’arrêt. On aurait pu jouer 120  minutes sans parvenir à marquer, mais on était les meilleurs sur le terrain et on n’a jamais perdu notre sang-froid. Et cela ne nous a pas trop affectés.

Vous avez l’impression que vous retrouverez un Progrès qui a beaucoup changé depuis votre départ?

Non. Si je regarde les compositions d’équipe, rien n’a changé. À part les résultats, mais peut-être qu’il fallait juste laisser le temps au truc de se mettre en place. À Rémi Laurent de s’acclimater à l’équipe et au pays par exemple. Avec nous, il ne marquait pas. Maintenant, c’est à chaque occasion. Pareil pour Lafon. Peut-être que si on nous avait laissé plus de temps, c’est nous (NDLR  : lui et Fabien Tissot, l’entraîneur principal) qui aurions fait ces résultats-là.

Les directeurs sportifs des deux clubs, en présentation de ce match qui ne s’était pas joué, il y a deux semaines, indiquaient respectivement que le mental allait mieux au Titus depuis votre arrivée, et que le physique allait mieux au Progrès depuis celle d’Amodio…

Cette explication ne me satisfait pas. Alors comme ça on bosse physiquement pendant 5 à 6  semaines, pendant la préparation, et un coach arriverait et ferait en sorte que tout aille mieux en seulement deux semaines? Et puis c’est quoi cet argument psychologique? Moi, je suis comme Paolo  : ceux qui se donnent à fond jouent et chaque week-end, j’ai onze amis, ceux qui sont sur le terrain. Et j’ai de moins bons amis sur le banc et d’encore moins bons amis en tribune. Alors après, il faut savoir discuter. Mais moi, je suis coach, pas psychologue! La vérité est plus simple  : il fallait une nouvelle dynamique dans les deux clubs, on est arrivés et voilà, on a fait un premier bon résultat. Et ça s’enchaîne…

Paolo Amodio et vous, vous vous êtes appelés, pour échanger sur vos effectifs respectifs, que vous avez pour ainsi dire échangés?

Une fois, j’ai dit à mes dirigeants qu’une équipe de foot, c’est un peu comme un mariage. Si tu casses, c’est pour de bon. Comme un divorce. Parce qu’après, tu rencontres quelqu’un d’autre et tu pars à la découverte de quelqu’un d’autre tout seul, pour te faire toi-même ton opinion. Tu ne vas pas aller demander à son ancien mari. Surtout qu’un joueur, il peut se comporter différemment avec toi qu’avec l’ancien coach.

Vous disposez d’un effectif très, très jeune. La plupart des garçons n’avaient jamais vraiment connu la DN. Comment finissent-ils, physiquement et nerveusement, cette phase aller?

Ils sont encore pétillants. Ils en veulent, ont encore du peps, sont solidaires et ont un mental de fer. Et ça m’étonne moi-même car effectivement, ils sont très jeunes. Et des fois, un jeune, ça doute… Mais là non  : ils en veulent. Il y a quelque chose qui les unit et je ne saurais même pas vous dire quoi. Une force exceptionnelle les lie.

Niederkorn aimerait profiter de ce match pour recoller à 5  points du Fola et 8 de Differdange, sachant qu’il les rencontrera très tôt en 2017…

( Il rit, et coupe ) Ça c’est typique du football! On va toujours trop vite vers le haut ou vers le bas. On ne doit pas tout remettre en question tout le temps! Un coach, un joueur, donne toujours tout, mais il y a plein de paramètres qui rentrent en ligne de compte pour expliquer le succès ou l’insuccès.

Vous plaidez encore pour dire que peut-être le Progrès a été trop vite pour se séparer de Fabien Tissot?

Non, mais c’est que des fois, on veut faire du neuf, du professionnel et que les gens ne sont finalement pas encore prêts à ça. Les mentalités, il vaut parfois mieux les changer petit à petit. Fabien était devenu un ami. Il avait plein de très grandes idées. Les joueurs n’étaient peut-être pas encore prêts à les assimiler.

C’est donc un rêve fou, qu’ils nourrissent, de tenter de remettre le grappin sur le Fola ou Differdange?

Qu’on soit clair  : F91, Fola, Differdange, c’est au-dessus! Peut-être pas footballistiquement, clairement pas. Mais dans la gestion des évènements, surtout en cas de situation délicate, ces trois équipes-là savent faire même quand il leur manque des joueurs. Le Progrès n’a pas encore franchi ce cap.

Alors c’est sérieux, vous n’avez jamais parlé foot avec Amodio depuis un mois et demi?

( Il sourit ) On s’est croisés sur un match à Käerjeng et je peux même vous dire qu’on a bu un verre ensemble à la buvette avec Roland Schaack et Dan Theis! Et après, on s’est souhaité mutuellement bonne chance et c’est tout.

Julien Mollereau

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