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Fillette frappée : la mère à la barre


(Illustration : F.A)

Lundi, le parquet a requis neuf mois de prison avec sursis à l’encontre de cette mère poursuivie pour coups et blessures volontaires sur son enfant de 9 ans.

Les faits reprochés à la mère de famille remontent au 25 février 2016. Ce jour-là, ce n’était pas la première fois que sa fille rentrait de l’école avec un mot dans son carnet de liaison. Le 4 février 2016, la mère lui avait retiré pour cette raison son gâteau d’anniversaire et annoncé que la prochaine fois elle la frapperait.

«Vous avez tenu votre promesse. Vous l’avez rouée de coups. Vous vous êtes défoulée sur elle», a récapitulé, lundi après-midi, la représentante du ministère public. À la barre, la mère, âgée aujourd’hui de 36 ans, a reconnu avoir frappé sa fille avec une des ceintures de son compagnon à leur domicile de Mondercange, le 25 février 2016. «C’était un mauvais jour, une mauvaise phase. Alors j’ai pris la ceinture et je l’ai frappée», se défend la prévenue après avoir versé aux juges un courrier de l’Administration des contributions réclamant à son (ex) mari 90 000 euros. La fille, âgée à l’époque de 9 ans, s’était confiée à son institutrice. Le cas avait été signalé par l’école et une enquête ouverte. Le médecin consulté avait confirmé que les blessures au dos, à l’épaule et au derrière correspondaient aux coups décrits par la victime.

Plus d’une fois, le président de la 7e chambre correctionnelle a rappelé, lundi, qu’il est interdit de frapper. «Ni son enfant ni quelqu’un d’autre.» La trentenaire avoue avoir donné autour de cinq coups de ceinture à sa fille : «J’étais en colère ce jour-là. Le fait qu’elle n’écoute pas à l’école, cela remet en cause mon éducation.»

«Vous étiez en colère, vraisemblablement, pour cette histoire d’impôts. J’espère que vous avez compris qu’il y a d’autres moyens d’éducation», réplique le substitut Manon Wies dans son réquisitoire. Le parquet a fini par requérir neuf mois de prison avec sursis et une amende pour ces coups et blessures volontaires sur la mineure. Me Marc Lentz demande 2 500 euros à titre de réparation du préjudice moral pour la victime.

«C’était en jouant, pas pour lui faire mal»

Ce n’était pas le seul parent convoqué hier à la barre pour coups et blessures volontaires sur une mineure. Dans la foulée, c’est un père de famille de 46 ans qui a comparu à la barre pour avoir frappé, le 8 mars 2016, sa fille de 11 ans en lui donnant des coups violents avec une ceinture sur la jambe gauche.

«C’était en jouant. Je ne l’ai pas fait pour lui faire du mal. Je ne l’ai pas frappée avec force.» Le président insiste : «Pourquoi est-ce que vous avez fait ce geste ?» «Je crois que c’était à cause de l’ordinateur», finit par lâcher le prévenu avant d’évoquer aussi le décès de sa mère. «C’est une explication assez peu crédible», estime la représentante du parquet avant de réitérer sa mise en garde : «J’espère qu’il a compris que la violence n’est pas tolérée. Car en cas de récidive, la réaction de notre part sera imminente.»

Comme pour la prévenue de la première affaire, le parquet a requis neuf mois de prison avec sursis ainsi qu’une amende à l’encontre du prévenu. L’avocate de la partie civile représentant l’enfant, quant à elle, réclame un total de 2 500 euros de dommages et intérêts.

Le 1er décembre, le tribunal correctionnel rendra son jugement dans ces deux affaires.

Fabienne Armborst

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