Le chef de fraction du DP a été choisi comme observateur de l’OSCE pour la présidentielle américaine. Après une journée très chargée, le député luxembourgeois livre ses impressions et évoque certains couacs.
Nous avons joint Eugène Berger ce mercredi sur le coup de 3h, heure luxembourgeoise, en Floride. Le chef de fraction du DP se trouve actuellement dans l’État du sud-est, plus précisément près d’Orlando, où il a mené tout au long de la journée de mardi une mission d’observation pour le compte de l’OSCE, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. Les États-Unis faisant partie de l’OSCE, les autorités ont été prêtes à accepter une première fois à l’occasion d’un scrutin une mission d’observation menée par près de 130 députés de Parlements internationaux.
« À l’heure où je vous parle, cela reste très serré. Clinton n’a qu’une très légère avance sur Trump. Rien n’est joué », confiait Eugène Berger depuis sa chambre d’hôtel. Pendant toute la journée, le député luxembourgeois a visité des bureaux de vote dans le district du Brevard County, qui héberge notamment la base spatiale de Cape Canaveral. « On a visité une douzaine de bureaux. Je suis un sportif, mais là je suis crevé. Vu que les observateurs internationaux n’ont pas de statut spécifique en Floride, on a été obligé de négocier à chaque fois notre accès au bureau de vote. On était dépendant de la bonne volonté des présidents de bureau », note Eugène Berger. Si certains étaient volontiers prêts à jouer la carte de la transparence, d’autres étaient bien plus réticents. « En fin de compte, l’accès nous a été refusé dans deux bureaux de vote. Mais on n’est pas là pour juger, juste pour observer. Tout cela sera inscrit dans notre rapport détaillé », explique le chef de file du DP à la Chambre des députés.
Viré par une observatrice des républicains
Eugène Berger et son équipe ont toutefois vécu un épisode « limite ». « Dans un bureau de vote, une observatrice présente pour le compte des républicains s’est mise à influencer et même intimider le président du bureau pour nous faire virer. Cela a été très limite, d’autant plus qu’on a bien été prié de quitter les lieux. Visiblement, on dérangeait », constate amèrement Eugène Berger.
L’observateur luxembourgeois ne veut cependant pas aller plus loin et dramatiser. « Globalement, tout s’est bien passé. Notre mission a pour objectif de suggérer des améliorations pour le déroulement des scrutins », précise Eugène Berger. Certains problèmes techniques ou le refus isolé de certains électeurs, qui ne s’étaient pas inscrits dans les délais sur les listes électorales, ne font aux yeux du député pas le poids, même s’il s’est dit étonné par moments.
Recueilli par David Marques
Le témoignage complet d’Eugène Berger dans notre Le Quotidien papier de ce jeudi 10 novembre.