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Trump élu président des Etats-Unis : récit d’une nuit de folie


Cela ne fait guère plus de doute : Donald Trump présidera aux destinées de l'Amérique. (photo AFP)

Au terme d’un an d’une âpre et violente campagne, où tous les coups (bas) ont été permis entre les deux candidats démocrate et républicain, Donald Trump est devenu le 45e président des États-Unis dans la nuit de mardi à mercredi. Une soirée électorale à suspense, émaillée de nombreux rebondissements : longtemps au coude à coude avec la démocrate Hillary Clinton, archi-favorite, le républicain a pris le large après voir remporté plusieurs Etats-clés dont la Floride, l’Iowa, ou encore l’Ohio. La consternation gagne la planète, les marchés financiers s’effondrent.

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Quelques éléments de rappel du principe de l’élection présidentielle américaine qui a toujours lieu le mardi suivant le premier lundi de novembre, obligation inscrite dans une loi de 1845.

Le mode de scrutin. Suffrage universel indirect à un tour, dans les 50 États et le District de Columbia (la ville de Washington, qui ne fait partie d’aucun État). Les électeurs votent pour les candidats à la présidence et à la vice-présidence. Dans chaque État, en fonction des résultats du vote, les candidats engrangent des grands électeurs.

Les grands électeurs. Ils sont 538 au total, et leur nombre varie selon les États, en fonction de leur population. Chaque État a autant de grands électeurs que d’élus à la Chambre des représentants (nombre qui dépend de leur population) et au Sénat (deux, nombre fixe dans tous les États). La Californie en a par exemple 55, le Texas 38, l’État de New York 29, la Floride 29, et à l’autre bout, le Vermont, l’Alaska, le Wyoming et le Delaware n’en ont que 3. Ces grands électeurs, qui composent le collège électoral, éliront ensuite officiellement le 19 décembre le président et le vice-président, une formalité.

Que faut-il pour gagner ? Un candidat doit obtenir la majorité absolue des 538 grands électeurs, soit 270. Dans tous les États sauf deux, le candidat qui remporte la majorité des voix rafle tous les grands électeurs de l’État. Dans le Nebraska et le Maine, ces grands électeurs sont attribués à la proportionnelle.

Les États-clés. Certains États sont historiquement démocrates, d’autres résolument républicains. Vu le mode de scrutin, les candidats se concentrent donc sur une douzaine d’États qui peuvent basculer d’un côté ou de l’autre, et avoir un impact sur le résultat de l’élection. Les plus importants sont ceux qui ont le plus de grands électeurs, comme la Floride (29), la Pennsylvanie (20) ou l’Ohio (18). Selon les élections, ces «swing states» peuvent changer.

Ils ont voté

Dans la matinée, les deux candidats se sont évidemment rendus aux urnes. Hillary Clinton a été la première à accomplir son devoir citoyen peu après 8h (13h GMT) dans une école près de son domicile de Chappaqua, dans l’État de New York. Attendue depuis plus d’une heure par une foule enthousiaste d’environ 150 personnes, elle a voté en compagnie de son époux Bill Clinton.

Donald Trump a été accueilli par des huées à Manhattan, bastion démocrate où le magnat immobilier devrait être largement devancé par Hillary Clinton. Arrivé vers 11h locales (16h GMT) avec un cortège de limousines devant une école de la 56e rue, où étaient rassemblés plusieurs centaines de journalistes et électeurs, le milliardaire et magnat de l’immobilier, bien connu à New York où il a fait fortune, a été accueilli aux cris de « New York te déteste ».