Le Conseil des ministres allemand a adopté, hier, un projet de loi imposant, à partir de 2016, un quota de femmes dans les conseils de surveillance d’une centaine d’entreprises, texte qui n’était pas du goût des conservateurs d’Angela Merkel.
Lorsqu’il s’agit d’évoquer la représentativité des femmes dans la vie économique, la question des quotas revient toujours sur le tapis, mais chaque pays a sa vision de choses.
Au Luxembourg, plus que la place des femmes en entreprise, on fait la promotion de la diversité au sens large. Mais comme le révèle le premier baromètre de la diversité en entreprise publié mercredi, c’est bien la question de l’égalité hommes-femmes qui arrive au premier rang des préoccupations des firmes. Dans la politique actuelle du gouvernement, la ministre de la Famille et de l’Intégration, Corinne Cahen, l’a confirmé mercredi : il n’est pas question d’imposer des quotas de femmes aux entreprises privées. La ministre estime qu’une politique de promotion active montrera aux entreprises que la diversité est créatrice d’emplois de qualité alors que les quotas privilégient plutôt la quantité.
Des quotas pour encourager la diversité si on la considère au sens large au Luxembourg, il y en a bien toutefois pour les entreprises privées en ce qui concerne les travailleurs handicapés. Incohérence ou pas, c’est bien la preuve que la question des femmes en entreprise est un sujet à part qui relève plus d’une question d’égalité que de diversité. En tout cas, les 116 firmes qui ont signé la charte de la diversité emploient plus de femmes et plus souvent à des postes à responsabilité que la moyenne nationale. Elles représentent 12 % de la population active du pays, c’est à la fois beaucoup pour une initiative qui a deux ans mais peu à l’échelle de l’économie du pays.
Comme le dit la ministre, il faut sans doute laisser le temps aux mentalités d’évoluer. Les quotas, à l’inverse, accélèrent les choses mais ont aussi tendance à crisper les esprits. Chaque méthode a ses limites. L’équation serait plus simple à résoudre si chacun s’attachait plus à la compétence qu’au sexe de l’agent économique qu’il a en face de lui….
De notre journaliste Delphine Dard