Présenté déjà à trois reprises au théâtre des Capucins, le spectacle Gainsourg, Gainsbarre, faut voir… est très inégal.
Dur, dur de vouloir faire du Gainsbourg! C’est pourtant le risque pris par Hervé Sogne dans Gainbourg, Gainsbarre, faut voir… Un spectacle musical de près de deux heures où le comédien rend hommage à l’«homme à tête de chou» en rappelant son histoire, ses chansons, ses femmes et ses excès en tout genre. À bien ouvrir ses oreilles à la fin de la représentation, le projet ne fait pas l’unanimité. Et il faut bien reconnaître qu’il y a du bon, du moins bon et du carrément mauvais dans tout ça.
Le bon d’abord : le décor blanc avec ces escaliers et ce rideau qui permet à la fois d’y projeter des images et d’entrevoir ce qui se passe dans les coulisses est superbe. Il y a aussi le personnage, cet homme multiple, ultrasensible, ultraénervant, parfois carrément trouble, que le comédien rend à merveille. Et puis, il y a quelques tableaux magnifiques, comme le Je t’aime moi non plus proposé avec Joëlle Lahr en Jane Birkin qui est d’une sensualité, voire d’un érotisme rare sur une scène de théâtre.
Malheureusement, toutes ces belles choses sont entourées d’autres moins réussies. Il y a ces interviews qu’Hervé Sogne met en place, seul, entre un présentateur télé et le grand Serge. Pourquoi pas! Le problème est que le changement de voix n’accompagne pas toujours le changement d’intervenant.
Alors on lâche prise. Idem dans les chansons. Si le comédien fait sienne l’intonation gainsbourienne, il la perd régulièrement en chemin. C’est encore pire en ce qui concerne ce concept pavlovien des lumières qui disent aux spectateurs quand ils doivent applaudir – d’accord on est censés être dans une émission télé, mais tout de même! –, quand le comédien lance au public, sans trop de succès d’ailleurs, «Il n’est pas interdit de chanter» pendant La Javanaise ou encore lors de la scène avec Charlotte.
Que la relation père-fille soit gênante, on fait avec, mais que la comédienne, Xenia Katina, s’impose de chanter faux et de jouer mal pour faire ressortir la fragilité et la timidité de la jeune fille, bien que cela soit volontaire, ça reste fort désagréable, surtout que la scène tire en longueur. Sans oublier tous ces instants où le spectacle ressemble à un banal concours de «lip sync».
Bref, si le spectacle n’est pas dénué de beaux moments, ils sont noyés dans un ensemble moyen, confus, dont on ne décèle pas vraiment le concept global.
Pablo Chimienti
Théâtre des Capucins – Luxembourg, ce vendredi 28 octobre à 20h. Puis au Kinneksbond – Mamer, le samedi 12 novembre, à 20h. Infos sur le site des Théâtres de la Ville.
La critique est bien trop dure… le spectacle ce soir à Thionville m a beaucoup touché il ne s agit pas de copier mais de faire passer l émotion … et c est plutôt réussi