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[BGL Ligue] Éric Hoffmann (Strassen) : « On n’a pas encore trouvé notre style »


Éric Hoffmann assume, à 32 ans, le choix de la régression. (photo Julien Garroy)

Éric Hoffmann accompagne le retour dans le rang de l’UNA Strassen, qui reçoit Mondorf ce jeudi (20h15) en match avancé de la 7e journée de BGL Ligue. Et il assume le fait, lentement, d’entrer en retraite anticipée.

Buteur contre Käerjeng le week-end passé, Éric Hoffmann avoue se plaire dans cette équipe qui a des ambitions raisonnables. À son image…

Le Quotidien : Ça y est, Strassen, qui a gagné trois de ses quatre derniers matches (dont un de Coupe, à Colmar-Berg), a enfin lancé son championnat?

Éric Hoffmann : À mon avis, il faudra encore qu’on le démontre. Avoir battu Rumelange et Käerjeng et avoir sorti une mi-temps correcte contre le Fola, ce n’est pas suffisant : on est loin de nos objectifs. Parce qu’on vient de battre deux équipes qui seront en bas de classement en fin de saison normalement. C’est contre Mondorf qu’il faudra démontrer qu’on va mieux.

Ces difficultés de début de championnat vous ont-elles personnellement surpris?

On a tout de suite vu qu’on avait des difficultés. Contre Mondorf ou Grevenmacher, on encaisse quatre buts à chaque fois en ne se créant presque pas d’occasions. On avait clairement déjà des soucis pour trouver nos repères. D’ailleurs, on est encore dans cette phase qui consiste à se trouver sur le terrain. On est loin d’être à 100 % et ça se voit.

Parfois, défensivement, on est bien. Parfois c’est offensivement. Mais c’est soit l’un, soit l’autre.
Strassen était tellement efficace la saison passée. En tout cas, en première partie de saison…
Mais la saison dernière, c’est fini!

Cela correspond au changement de paradigme voulu par Patrick Grettnich et à l’arrivée de joueurs plus expérimentés.

La saison passée, tout a été trop facile pour les « anciens » du club. En PH, ils ont fait une saison incroyable, puis ils ont fait 25 points (NDLR : 23 précisément) sur la première partie de saison! Mais au 2e tour, tout le monde a déjà commencé à voir que la DN, ce n’était pas si facile. Ils ont fait quoi? Quatorze, 15 points? (NDLR : 15). Tout le monde doit se remettre en question, y compris nous, les nouveaux, comme « Dono » (Donovan Maury), Ben (Payal) et moi. Parce que ça nous change de jouer des saisons comme ça, sans viser de titre.

C’est une énorme différence, pour vous?

Disons que j’étais plus habitué que Ben ou Donovan à ne pas jouer le titre de champion avec la Jeunesse… Il était même très très loin. Donc pour moi, la différence n’est pas si énorme. Entre jouer une 3e ou une 4e place avec la Jeunesse et jouer une 6e-7e place avec Strassen, la différence n’est pas si énorme. On est juste un peu plus près de la fin que de la 4e place…

Mais… ça vous plaît?

Oui, je me fais plaisir. Il y a moins de pression. Dès qu’il y avait une mauvaise mi-temps, ce n’était pas gai d’être joueur de foot du côté de la Frontière. D’un autre côté, quand ça va bien, il y a aussi un petit peu plus d’applaudissements qu’à Strassen, mais au moins ici, on peut travailler en toute tranquillité la semaine. Personne ne vient vous taper dessus par derrière. Je n’ai plus autant de stress. C’est chouette de pouvoir boire un coup tranquille avec les supporters à la fin d’un match, même quand il ne se termine pas par une victoire. Ça vous montre que le football n’est pas la chose la plus importante sur Terre. Quand je pense que c’est encore pire au F91 ou au Fola…

Pas mal de gens considèrent que pour vous, c’est une préretraite.

Ils ont aussi un peu raison.

Ils ont raison?

Dans mon cas, je ne suis plus capable de jouer dans une équipe qui cherche à remporter le titre de champion. Si j’ai quitté la Jeunesse cet été, c’est parce que ce n’est plus le club d’avant, et si je viens à Strassen, c’est parce que je n’ai pas trop d’autres options non plus. Certains clubs ne me voulaient pas. Et de mon côté, je ne suis plus capable de faire les mêmes sacrifices. Je n’ai plus l’envie, je n’ai plus le rythme, il faut savoir l’admettre : je ne suis plus celui que j’étais il y a cinq ans!

Qu’est-ce qui vous fait encore courir alors?

Je suis toujours heureux, à 32 ans, de pouvoir jouer dans un club qui développe un football très correct. Mais après tout, c’est normal : le football moderne est beaucoup plus physique et la vitesse y a pris un rôle très important. Des joueurs âgés dans les clubs visant le titre, au Luxembourg, à part les anciens pros, il n’y en a plus tant que ça à part Souto au Fola. C’est d’ailleurs exceptionnel ce qu’il fait à son âge. Mais les joueurs luxembourgeois qui travaillent…

Vous prévoyez déjà votre fin de carrière?

Non, pour le moment, je me sens bien. Je n’en vois pas encore la fin.

Ça vous a surpris qu’à 32 ans passés, Patrick Grettnich ait exprimé l’envie de faire de vous un milieu de terrain récupérateur?

Patrick, je connais les grandes lignes de son management, on en avait parlé quelques fois ensemble. La personne qu’il était comme joueur change beaucoup de celle qu’il est comme coach, mais le caractère, lui, ne peut pas changer! Il m’a tout de suite dit qu’il espérait rester en 3-5-2, mais qu’il cherchait aussi des joueurs capables de l’aider à repasser à quatre derrière au cas où le 3-5-2 ne marche plus.

Il avait déjà vu que cela ne fonctionnait plus très bien lors des matches retour de la saison passée. Et pendant la préparation, on a eu des amicaux avec presque seulement des joueurs de la saison dernière sur le terrain et cela n’allait pas du tout. C’est un système qui nécessite d’énormes efforts physiques que tout le monde ne faisait plus forcément. Le souci ne vient pas que des nouveaux.

Il y a dit adieu?

Non, je ne pense pas. Il pourrait encore l’utiliser au cas où. Y revenir en cours de match sans avoir besoin de changer de joueur.

Fini le funny Strassen alors?

On n’a pas encore trouvé notre style. On le cherche encore. On a réessayé le style d’avant, mais ça ne marche pas trop. En tout cas, ça ne marche plus.

Vous, revenu en défense, ça marche. Vous avez même marqué de nouveau…

(il rit) Cela faisait très longtemps (lire ci-contre). Maintenant, je vais enchaîner! J’ai déjà appelé Sanel (NDLR : Ibrahimovic, son ancien coéquiper de la Jeunesse, aujourd’hui au F91) pour lui dire que je suis sur ses talons. Je vais lui mettre la pression!

Julien Mollereau

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