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La sortie ciné du mercredi : « Wolf Totem » (Vidéo)


C’est la nouvelle folie de Jean-Jacques Annaud : « Wolf Totem », l’histoire d’un homme et d’un jeune loup en Mongolie, sur fond politique de préservation de l’environnement.

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« Wolf Totem », c’est une danse avec les loups. Pas le loup de zoo mais le vrai, le sauvage, le loup des steppes, celui que l’on croise dans les plaines désertiques de la Mongolie. (Photos DR)

Le résultat des recherches de Jean-Jacques Annaud de ces sept dernières années s’appelle Wolf Totem (Le Dernier Loup). La nouvelle folie d’Annaud, après La Guerre du feu, L’Ours, L’Amant, Deux frères ou encore Sept ans au Tibet

Un film « commandé » par la Chine, tourné en Mongolie avec un budget de 38 millions de dollars. Lors de sa tournée de promotion, le réalisateur français l’a dit et répété : oui, ce sont les Chinois qui sont venus à lui pour l’adaptation sur grand écran de Wolf Totem, le best-seller (20 millions d’exemplaires vendus, le deuxième livre le plus vendu après Le Petit Livre rouge) de la littérature chinoise contemporaine écrit par Jiang Rong en 2004, même s’il aurait pu être censuré par les autorités, au prétexte qu’il critique la politique environnementale chinoise.

Annaud a tenu à rester au plus près du roman de Jiang Rong. Et propose, après avoir filmé des ours et des tigres ou encore des éléphants, cette fois, une danse avec les loups. Pas le loup de zoo mais le vrai, le sauvage, le loup des steppes, celui que l’on croise dans les plaines désertiques de la Mongolie.

> Retour en pleine Révolution culturelle

Et c’est un beau voyage dans le temps que propose ce Wolf Totem puisqu’on est transporté en 1969. On est en pleine Révolution culturelle en Chine et un jeune étudiant de Pékin, Chen Zhen, est envoyé en Mongolie intérieure. Sa mission : éduquer une tribu de bergers nomades. Mais on comprend vite que celui qui a le plus à apprendre dans cette histoire, c’est bien l’étudiant pékinois… En effet, ce dernier est citadin. Il ignore tout de la vie quotidienne dans ce territoire infini, terriblement hostile, follement vertigineux.

Il lui faut aussi percevoir au mieux les notions de communauté, de liberté et de responsabilité… Et puis, il y a le loup. Cette créature la plus crainte, la plus vénérée des steppes. Alors, touché au plus profond de lui-même par la relation entre cette créature sacrée et les bergers, Chen Zhen capture un louveteau, l’apprivoise. Contée ainsi, l’histoire semble belle et, avouons-le, très convenue. Ce qui ne ferait pas un bon roman, pas un bon film… Alors débarque un représentant régional du gouvernement pour mettre en place un système d’élimination des loups.

Le réalisateur le glisse, en confidence : oui, il a craint la censure pour la version chinoise parce que Wolf Totem est bien plus qu’un film sur la relation entre un homme et un loup, parce que c’est un film qui cache bien son jeu politique avec une dénonciation à peine masquée d’un régime qui n’a jamais respecté l’environnement et la nature. Mais de cette danse avec les loups, les autorités chinoises ont fait retirer à Jean-Jacques Annaud une séquence, une seule. Celle où l’on découvrait une partie de la poitrine d’une des actrices !

De notre correspondant à Paris Serge Bressan