Quelle langue doit-on parler au Luxembourg ? On ne parle plus que de ça. Comme si, au fond, ce sujet était de première importance.
Dans cette histoire, j’ai l’impression que l’on ne se pose pas les bonnes questions. D’abord, qu’est-ce qu’une langue ? C’est avant tout un outil bien pratique pour communiquer. Une articulation structurée de sons formant des vocables intelligibles par ses locuteurs. Cette magnifique invention – qui ne date pas d’hier – permet de faire savoir que l’on a quelque chose à dire et donc à partager. Le moteur de la langue, c’est le partage. Or justement, j’ai l’impression que les partisans d’une langue luxembourgeoise omniprésente, eh bien, ils n’ont pas grand-chose à dire… Ce qui est tout de même dommage.
Plutôt que jouer cette carte schismatique de l’idiome tout-puissant, on ne perdrait pas moins de temps à discuter de choses un peu plus palpitantes ? Se comprendre, finalement, ce n’est intéressant que si l’on a des choses à se dire.
Erwan Nonet
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