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Les bonnes volontés mobilisées sur l’avenir de l’Europe


Le Premier ministre luxembourgeois, Xavier Bettel, avec son homologue belge, Charles Michel, la chancelière allemande, Angela Merkel, et le président roumain, Klaus Iohannis. (Photo Jesco Denzel/Bundespresseamt)

Le Premier ministre, Xavier Bettel, a rencontré Angela Merkel, vendredi, en vue de préparer le prochain sommet de Bratislava consacré à l’avenir de l’Europe après le Brexit.

« J’étais entouré de collègues européens europhiles », déclare en premier lieu le Premier ministre, Xavier Bettel, joint vendredi à Berlin après son déjeuner avec la chancelière Angela Merkel. Un repas partagé avec le Premier ministre belge, Charles Michel, et le président roumain, Klaus Iohannis, qui, comme le Premier ministre luxembourgeois, veulent « se donner un agenda », selon lui, pour trouver des solutions aux problèmes qui secouent l’Europe à la veille de la célébration du 60e anniversaire du traité de Rome.

La rencontre de vendredi s’inscrit dans la préparation du sommet de Bratislava, le 16 septembre prochain, qui se penchera sur l’après-Brexit. « Il n’est pas question de se contenter d’une photo de famille », prévient Xavier Bettel qui cherche à prouver que l’Europe « est la solution » et « pas le problème ». Difficile de convaincre des citoyens qui accusent l’Union de tous les maux au passage de chaque crise. C’est une Europe affaiblie qui va se réunir la semaine prochaine.

Le Premier ministre luxembourgeois attend que les États membres avancent sur des dossiers importants comme la sécurité intérieure et extérieure. « Nous disposons des accords de Schengen qui fonctionnent bien, mais encore faut-il disposer de contrôles efficaces à nos frontières extérieures et faire respecter les règles qui existent », plaide Xavier Bettel.

Mais il faut également se doter de nouveaux outils. « Cela fait des mois que l’on parle d’un système ESTA européen. C’est exactement ce qu’il nous faut, alors faisons-le », suggère encore le Premier ministre. Il fait ici référence au programme ESTA Visa mis en place par les États-Unis et qui remplace les démarches préalablement nécessaires aux postes de contrôle des douanes sous forme d’un formulaire/questionnaire pour les détenteurs de passeport des pays appartenant au programme d’exemption de visa.

Déterminé à vouloir sauver les meubles dans une Union affaiblie, Xavier Bettel lance un message aux jeunes générations en leur disant que l’avenir c’est l’Europe unie « ce qui ne semble pas être acquis pour ces citoyens qui n’ont pas connu l’ancienne Europe et ses frontières nationales », regrette-il. Il exhorte les politiciens du bloc à faire davantage passer le message sur les bienfaits de l’Union.

Peu importe le nombre

Encore faut-il qu’ils soient tous d’accord sur le sujet. Les Britanniques partis, les quatre pays de Visegrad (la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie et la Hongrie) se disent déterminés à reprendre le discours que tenait Cameron à ses homologues à Bruxelles et notamment sur le pouvoir à donner aux Parlements nationaux qui pourraient ainsi s’opposer aux décisions de l’UE. Tout sauf du fédéral, en somme.

Au contraire, Xavier Bettel a la ferme intention de se joindre à toutes les bonnes volontés favorables à plus d’intégration européenne, que ce soit en matière de politique d’asile où l’Europe « doit faire preuve de solidarité », selon lui, ou en matière de politique sociale avec la lutte contre le dumping. « Nous avancerons à 27 ou à 28, je ne sais pas, mais nous avancerons », dit-il. Xavier Bettel n’est pas opposé à une Europe à plusieurs vitesses mais prévient que ceux qui veulent faire partie du club doivent accepter tout ou rien : «La libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux est et reste indivisible.»

L’avenir de l’Europe sans les Britanniques se discutera à Bratislava, mais il faut déjà craindre que ce sommet n’accouche d’une souris, comme ce fut si souvent le cas par le passé à l’annonce de sommets qualifiés de «dernière chance». Les Britanniques n’y sont pas conviés mais sont toujours membres de l’Union européenne. Et ils ne sont pas pressés d’activer leur sortie. Xavier Bettel s’impatiente : « J’aimerais savoir ce qu’ils veulent et actuellement personne ne le sait », déclare-t-il. Le processus devrait être engagé en 2017, selon Bettel, qui ne donne pas davantage de précisions.

Geneviève Montaigu