Frank Schleck est lancé dans son neuvième Tour de France, qui démarre ce samedi. Il sera le capitaine de route de l’équipe Trek pour les étapes de montagne où le leader sera Bauke Mollema.
C’est un rôle nouveau qui attend Frank Schleck qui sera chargé de veiller sur le leader néerlandais de Trek, Bauke Mollema.
C’est entendu, rabâché depuis de longues semaines, Bauke Mollema est le leader annoncé de l’équipe Trek-Segafredo sur ce Tour de France qui verra les derniers tours de roues de Fabian Cancellara. Cela pourrait être également le cas de Frank Schleck, à la recherche d’un nouveau contrat pour 2017. Mais rien n’est évidemment arrêté. Même s’il préfère évacuer le sujet, le Mondorfois va d’ailleurs trouver sur ces trois semaines de course une nouvelle chance de relancer sa carrière.
Le Quotidien : Comment vous sentez-vous au moment d’aborder votre neuvième Tour?
Frank Schleck : C’est toujours le même sentiment. Entre amour et haine. Car le Tour est la plus grande course. Mais aussi la pire et la plus dure de l’année. La course qui te marque le plus en tant que coureur. À la fin, l’amour l’emporte quand même.
Vous avez débuté en 2006, voici donc dix ans. En une décennie, la course a-t-elle changé?
Oui. Au début, nous étions une quinzaine de l’équipe à l’hôtel au moment de dîner. Nous sommes presque le double aujourd’hui. Tout est devenu plus grand. Mais ce qui change désormais par rapport aux autres années, c’est qu’on n’a personne pour gagner le Tour. On a donc moins de pression. On peut être plus relax, mais ça reste la course plus dure de la saison, donc ce n’est pas relax.
Vous ne sentez pas le poids des ans?
Non, je ne vois pas vraiment de différence. Qu’on soit plus jeune ou qu’on ait, comme moi aujourd’hui 36 ans, il faut faire le même nombre de kilomètres. On fait la même course.
Votre maturité est-elle selon vous un atout?
Sans doute, oui. On pense aussi différemment avec l’expérience. J’espère que je serai en bonne forme sur ce Tour.
Vous allez jouer le rôle de capitaine de route?
Je suis prêt à prendre ce rôle en montagne, à prendre des décisions, à gérer l’équipe.
Nourrissez-vous encore des ambitions personnelles?
Si je n’avais plus d’ambition, je ne serais plus sur le vélo. J’espère avoir la possibilité de viser une étape.
Je ne pense pas me concentrer sur le général car on a Bauke Mollema qui est assez constant cette saison. C’est lui le leader. Je ne le vis pas mal. J’ai fait tous les sacrifices que je devais faire pour prendre le départ en dépit de ma facture de la clavicule au printemps (NDLR : après sa chute dans la Flèche Wallonne). Cette année, je ne peux pas viser un top 5 du général. C’est tout à fait logique. C’est comme ça cette année, il faut l’accepter.
Vous disposerez de liberté?
Ce qui est prioritaire, c’est de travailler pour mon équipe Trek-Segafredo, ce qui est normal dans une relation de travail employeur/employé. C’est important de soutenir Mollema. Mais il faut se rendre compte que Mollema peut faire un top 10 et non pas un podium. Il faudra voir en course si on ne doit pas viser des étapes.
Pour Cancellara c’est le dernier Tour. Et pour vous?
Pour le moment, je ne pense pas à ma fin de carrière, ce n’est pas d’actualité. J’ai encore du plaisir à faire des sacrifices. J’aime travailler pour mon équipe, c’est ce qui prioritaire pour le moment. Pour le reste, c’est encore trop tôt. C’est difficile de dire que ce sera ma dernière année sur le Tour.
Ressentez-vous des douleurs à votre clavicule opérée en avril?
Je ne peux pas dire que ça ne me fait pas mal. Mais je peux rouler et j’espère que cela ne va pas trop me gêner. Je sens la clavicule surtout lorsque le temps change mais comme il pleut presque tout le temps ces derniers temps, je ne sens plus rien (rires) .
Vous êtes satisfait de votre préparation?
La forme est là, j’ai le poids que je dois avoir au moment d’aborder mon neuvième Tour. Depuis la fin du Tour de Suisse, tout s’est bien passé à l’entraînement. Et puis je dois être présent surtout dans les deux dernières semaines. Pour cela il me faut survivre dans la première et après, ce sera à moi de faire mon boulot en montagne.
Le parcours que vous avez partiellement reconnu, pour ce qui concerne les étapes alpestres, vous plaît?
Deux ou trois étapes peuvent être considérées comme des étapes reines, comme celles de Finhaut-Émosson ou encore Morzine. Ce sera très dur. Les étapes de la dernière semaine seront courtes, mais très dures. N’oublions pas non plus les Pyrénées et l’arrivée à Andorre…
Quels sont vos favoris?
Froome, Quintana et Contador sont les trois gros favoris, mais je verrais également Richie Porte, peut-être sur le podium.
Denis Bastien