Marius Kohl, l’ancien préposé du fameux bureau 6 de l’Administration des contributions directes, est appelé à témoigner lors du procès des lanceurs d’alerte de l’affaire LuxLeaks, qui s’ouvre ce mardi 26 avril, selon les informations de nos confrères du Wort.
Plusieurs invités de marque sont appelés à témoigner dans le cadre du procès d’Antoine Deltour, Edouard Perrin et Raphaël Halet, qui débutera mardi 26 avril et s’achèvera le mercredi 4 mai au tribunal d’arrondissement de Luxembourg. Six audiences sont prévues. Les deux ex-employés de PwC Luxembourg et le journaliste français à l’origine de la révélation des documents de l’affaire LuxLeaks sont poursuivis pour «divulgation de secrets d’affaires ou de fabrication, violation du secret professionnel, vol et vol domestique».
Ainsi selon les informations du Wort, l’avocat d’Edouard Perrin, Me Michel Roland, aurait appelé à témoigner Marghrete Vestager, commissaire européenne à la Concurrence, Pascal Saint-Amans, « M.Fiscalité » à l’OCDE, ainsi que… Marius Kohl, l’ancien préposé au bureau Sociétés 6 de l’Administration des contributions directes au Luxembourg.
Parti à la retraite en 2013, un an avant l’éclatement du scandale LuxLeaks, après vingt ans de bons et loyaux services, Marius Kohl, dit « M. Ruling », était réputé « très compréhensif » avec les cabinets d’audit, tamponnant les rescrits fiscaux sans vraiment les lire. Il avait affirmé dans une interview au Wall Street Journal que Jean-Claude Juncker ne s’était à ce titre jamais plaint de son travail, lequel avait beaucoup profité à son pays.
Sven Giegold, le croisé de l’affaire LuxLeaks
Sven Giegold, l’eurodéputé allemand (Verts), et John Christensen, directeur de Tax Justice Network, deux pourfendeurs de l’injustice fiscale, sont également invités à témoigner par la défense d’Antoine Deltour.
Avec de tels « invités », la ligne de défense de l’ex-employé de PwC semble très claire : démontrer que le « vol » des documents fiscaux a servi l’intérêt général, en poussant l’Union européenne et l’OCDE à agir contre les abus de l’optimisation fiscale. Et ainsi convaincre la justice qu’Antoine Deltour doit être considéré comme un lanceur d’alerte, et non comme un délinquant.
Le Quotidien / S.A.
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