Malgré la neutralité octroyée par le traité de Londres (1867), le Grand-Duché n’est pas épargné par la Première Guerre mondiale. Cet épisode sombre de l’histoire luxembourgeoise a été rappelé à la mémoire de tous ce dimanche après-midi, pour les commémorations du centenaire de la fin de la guerre 14-18.
Le 2 août 1914, les troupes allemandes envahissent le Grand-Duché. C’est par le nord que les premiers soldats ont pénétré la veille, en fin d’après-midi, sur le territoire luxembourgeois près de Troisvierges (Ëlwen). Il s’agit des premières opérations militaires de la Première Guerre mondiale.
Et le début de la présence militaire qui marquera la population civile au Luxembourg pendant de longues années. À côté des cantonnements et des diverses réquisitions (chevaux, véhicules…) par les soldats allemands qui contrôlent les points de passage stratégiques du pays, il y a les problèmes de ravitaillement. Et dans le sud du pays, les attaques aériennes ayant pour cible les usines sidérurgiques marquent la vie quotidienne de la population civile.
L’impact de la Grande Guerre ne s’arrêtera pas avec la signature de l’armistice le 11 novembre 1918. Le Luxembourg d’avant et celui d’après la guerre n’est pas le même. « Notre neutralité a été violée », a ainsi souligné dans son discours le Premier ministre, Xavier Bettel, devant les officiels et les troupes armées.
En aôut 1914 les troupes allemandes envahissent le Luxembourg. Notre neutralité a été violée et le pays reste occupé jusqu’à la fin de la Grande Guerre. Ce que signifiait cette guerre pour ?? est illustré dans le cadre d’une exposition digitale :https://t.co/utIgjjaUst
— Xavier Bettel (@Xavier_Bettel) 11 novembre 2018
Après avoir pris part en matinée aux commémorations françaises à Paris devant l’Arc de Triomphe, le couple Grand-Ducal était donc de retour et présent place de la Constitution pour le traditionnel dépôt de gerbe au pied de la Gëlle Fra, monument du Souvenir érigé en mai 1923 pour les volontaires luxembourgeois ayant combattu sur le front.
LQ
L’histoire mouvementée de la «Gëlle Fra»
Depuis son installation sur l’obélisque, la «Gëlle Fra», créée par le sculpteur luxembourgeois Claus Cito, a connu une histoire très mouvementée.
Démolie en 1940 sous l’occupation nazie lors de la Seconde Guerre mondiale, la statue de 3,30 mètres a longtemps disparu avant de réapparaître, en 1981, sous le stade Josy-Barthel, à Luxembourg. Remise sur son socle en 1985, la Gëlle Fra a ensuite voyagé, en 2010, à Shanghai, où elle a été exposée pendant six mois au pavillon luxembourgeois de l’exposition universelle.
Pendant l’hiver 2010/2011, la Gëlle Fra a investi le hall 75 à Bascharage, dans le cadre d’une exposition tournant autour du monument du Souvenir.
Depuis janvier 2011, elle a regagné la place de la Constitution.