Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
C’est l’un des grands projets franco-luxembourgeois. La liaison entre le bassin constitué par Villerupt et Audun-le-Tiche (ex-usine «Micheville») vers Belval doit être achevée en septembre 2016. Les travaux vont bon train. Dans une deuxième phase, elle sera raccordée à l’A30 française et l’A4 luxembourgeoise. Les enjeux sont multiples.
Dès le projet de reconversion des friches acté, au tournant des années 2000, trois responsables politiques s’étaient mis autour de la table : les conseils départementaux de Meurthe-et-Moselle (CD54) et de Moselle (CD57) côté français, l’État luxembourgeois en face.
Objectif ? Organiser le trafic routier pour rejoindre un vaste ensemble en reconversion : les friches de Micheville (à cheval sur Villerupt et Audun-le-Tiche) et d’Esch-Belval, horizon d’usines continu au temps de la sidérurgie… En tout, l’équivalent de 2 200 terrains de football ! 1 550 hectares, pour être plus précis, 350 du côté français et 1 200 à Belval.
Au Luxembourg, les premiers coups de pelleteuse ont été donnés dès 2006. Le gros œuvre est bâti, il s’agit désormais de finitions. Du côté français, les travaux ont débuté en 2012. L’hiver approchant, le ballet des engins de chantiers est permanent… Fin de la liaison en 2016, fin du projet global en 2018. Ça vient vite !
Les grandes lignes du projet
L’idée première est de faciliter l’accès à Micheville/Belval, future agglomération transfrontalière, tout en désengorgeant les axes de circulation classiques qui saturent Audun-le-Tiche, Esch-sur-Alzette, et Villerupt dans une moindre mesure.
Côté luxembourgeois l’opération est directe : elle consiste à construire un tunnel de 735 m de long à la frontière qui dessert le nouveau Belval (université, Belval Plaza) ainsi qu’une route (2×2 voies) permettant de gagner l’A4 vers la capitale. Côté français, l’opération comprend plusieurs volets : il faut contourner à la fois Villerupt (CD54) et Audun-le-Tiche (CD57).
Au final, les deux objectifs sont, en premier lieu, de faciliter l’accès à Micheville et Belval avec deux autoroutes raccordées, A30 (Metz-Belgique) et A4 (Esch-Luxembourg), et, en second lieu, de contourner les communes qui saturent : 25 000 véhicules par jour circulent par exemple, à Audun-le-Tiche.
Où en est-on ?
Les Meurthe-et-Mosellans ont démarré les travaux en 2012. Le tronçon de 6,5 km (2×1 voie) entre Tiercelet et Villerupt-Micheville est presque achevé. Les élus annoncent un axe opérationnel au printemps 2016. Les Luxembourgeois ont commencé les travaux en 2006. Les équipes étaient dans le bon tempo, malgré l’ouvrage extrêmement technique que constitue le tunnel de 750 m. En dépit d’imprévus, le tunnel et la route (2×2 voies), qui suit et le rond-point vers la France, sont déjà sortis de terre.
Côté mosellan enfin, la liaison de 4,5 km a débuté en 2012, planifiée sur deux phases : le contournement d’Audun-le-Tiche (2×1 voie) et la phase 2, la route vers Belval. Le contournement est effectif depuis octobre 2014. La liaison Audun-Belval (2×2 voies), commencée en 2014, reprend. Les engins travaillent au milieu de l’axe en ce moment, d’où le sentiment de travaux qui n’avancent pas. Mais 80 % de la liaison est achevée.
Le calendrier à venir
Dans moins d’un an, en septembre 2016, la liaison Micheville-Belval (en vert sur la carte) sera effective. Du côté français, l’ingénieur départemental Laurent Duflot précise : «Nous sommes en train d’appliquer la première couche d’enrobé. Après la trêve hivernale, nous appliquerons la deuxième couche, puis nous entamerons les finitions.»
Concernant le tronçon en amont A30-Micheville (en rouge sur la carte), on peut en revanche émettre un sérieux bémol. Certes, les Meurthe-et-Mosellans auront bétonné l’axe Tiercelet-Micheville, mais on ne passera pas de l’A30 à Tiercelet en claquant des doigts ! En effet, un passage dans le village est nécessaire (avec limitation à 20 km/h!) avant de prendre la nouvelle liaison.
Du côté luxembourgeois enfin, la liaison Belval-A4 ne viendra que plus tard. La date de 2018 est évoquée. Il faut repenser un tronçon de route pour atteindre l’échangeur de Lankelz, situé au nord d’Esch-sur-Alzette, pour gagner la capitale plus directement.
Hubert Gamelon
