La ministre de l’Environnement Ségolène Royal a estimé dimanche qu’il fallait «continuer à travailler» sur la réforme droit du travail préparée par Myriam El Khomri afin de «trouver le juste équilibre» entre flexibilité et sécurité de l’emploi.
«Il ne faut pas être sourd ni aveugle, on voit bien la montée des objections, on voit bien l’incompréhension derrière un certain nombre de dispositifs» prévus par le projet de loi, a reconnu Mme Royal lors du «grand rendez-vous» Europe 1/Le Monde/iTELE.
«Donc il faut continuer à travailler» afin de «trouver le juste équilibre entre quelles nouvelles flexibilités on peut apporter au marché du travail, sans remettre en cause la sécurisation des travailleurs et les acquis sociaux», a-t-elle ajouté. La ministre a toutefois jugé nécessaire «de continuer à réformer pour améliorer le marché du travail». «Les Français attendent de l’audace. Je comprends les inquiétudes, mais en même temps il faut bien aller de l’avant», a-t-elle assuré.
Le projet de loi, dont les grandes lignes ont été dévoilées cette semaine, suscite de vives réactions à gauche, mais aussi chez les syndicats, la CGT et FO laissant déjà entrevoir une mobilisation contre un texte jugé trop favorable au patronat. «Cet avant-projet est très déséquilibré entre la flexibilité et la sécurité», a également estimé Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, qui a pourtant accompagné les principales réformes sociales du quinquennat de François Hollande.
Le texte sera présenté en Conseil des ministres le 9 mars et discuté à l’Assemblée nationale en avril. Myriam El Khomri a déjà indiqué qu’elle s’attendait à «un débat nourri» et n’a pas exclu le recours au 49-3, permettant une adoption sans vote.
«Il y a un double dialogue aujourd’hui. Il y a le dialogue avec les partenaires sociaux, qui est absolument indispensable, et il y a le dialogue parlementaire», a souligné Ségolène Royal. «Il faut que les parlementaires discutent, ça ne sert à rien de caricaturer ou d’entrer dans des conflits», a poursuivi la ministre, pour qui «on ne réforme pas bien un pays avec des tensions».
AFP