Le FC Metz a volé en éclats à Marcel-Picot (4-0), victime de coups du sort et surtout d’une ASNL bien plus tranchante que lui. Avant la réception de Lyon ce samedi, cette humiliation ne présage rien de bon.
Le FC Metz a bien joué à Nancy mercredi mais il a plutôt revisité Verdun. Ce fut un carnage. Bien sale. Avec une expulsion et trois hommes tombés au front. Sans parler de l’affront moral que représente ce lourd revers (4-0), le premier et sans doute le dernier sur ce synthétique qui disparaîtra bientôt. Personne ne le regrettera, mais le public de Marcel-Picot gardera au moins un bon souvenir du derby sur ce terrain. C’est plus simple, bien sûr, pour un stade uniquement peuplé de supporters nancéiens.
Rien n’a tourné rond pour Metz dans cette soirée funeste, mais tout n’est pas de sa faute. Lejeune (45e +1) et Jouffre (57e) ont quitté l’arène sur des blessures musculaires et Sarr les a imités après un choc contre… un panneau publicitaire (82e). Le Sénégalais était d’ailleurs en train de souffrir en touche quand Nancy a pris son envol à onze contre dix, sur deux tirs de Cuffaut (78e) et Dia (80e ) glissés entre les jambes de Didillon… Assou-Ekotto est allé rapidement prendre des nouvelles de ses copains blessés : il a été expulsé pour une faute trop virile sur Hadji (83e) et n’a donc pas vu le coup de grâce signé Aït Bennasser, sur une offrande de Cuffaut (90e +3). 4-0, rideau.
L’impossible coaching
Dans ce contexte, Philippe Hinschberger n’aura donc pas eu le loisir de choisir ses changements, mais cela n’excuse pas tout. Comme un remake inversé du précédent derby à Saint-Symphorien (3-0), une seule équipe est d’abord apparue dans sa tenue de combat mercredi. L’ASNL a très nettement remporté la bataille de l’impact en première mi-temps et secoué des Grenats au petit trot. Le choc de Lenglet contre Didillon et la faute non sifflée d’Aït Bennasser sur Sarr ont fourni quelques illustrations de cet engagement supérieur et la tête de Lejeune (5e), comme la frappe dévissée de Jouffre (29e), ont à peine fait illusion.
Deux idées tenaces ont disparu avec ce match. Le FC Metz, réputé bon voyageur, a encaissé sa pire valise en déplacement. Et cette ASNL parfaitement inoffensive s’est déchaînée dans un festival de buts initié par un coup franc de Pedretti, tiré de 28 mètres, le ballon transitant par le poteau avant de filer dans le dos de Didillon (38e). Pour l’ensemble de l’œuvre nancéienne, cette avance à la pause (1-0) était frappée d’une logique indiscutable.
Le gardien mosellan a évité bien pire aux siens, en s’interposant devant Cuffaut (17e), Dia (20e), Hadji (40e, 87e) et Marchetti (44e), ce qui en dit long sur le tapis rouge déployé aux Nancéiens. Sans l’arbitrage curieux de Jérôme Miguelgorry, quelques mains messines dans la surface auraient aussi pu être sanctionnées. C’est dire combien les Grenats ont perdu pied et la chance, de toute façon, a choisi son camp. Car Ndy Assembé est sorti blessé lui aussi (71e) mais il a eu le temps de stopper une frappe de Vion sur une jambe (67e). Quand ça ne veut pas…
Au moins, les Messins ne risquaient pas de s’éterniser au retour pour célébrer leur performance. Tant mieux. Il faudra remettre ces têtes à l’endroit pour accueillir Lyon, ce samedi, un adversaire qui vient de glisser six buts à Nantes. Aux Grenats de choisir : superbe réaction ou nouveau problème à l’horizon ?
Christian Jougleux (Le Républicain Lorrain)