Le championnat argentin de football devait reprendre vendredi après la trêve estivale, mais le premier coup de sifflet a été reporté d’au moins une semaine en raison d’une grève des joueurs, protestant contre des retards de salaires.
Le football est en crise au pays de Messi et Maradona. Alors que l’État était détenteur des droits TV, le gouvernement aux affaires depuis un peu plus d’un an a décidé de ne plus financer le programme de football gratuit pour tous et les clubs en pâtissent.
En signant jeudi un chèque de 22 millions de dollars en faveur de la Fédération argentine de football (AFA), une partie de sa dette envers la fédération, le gouvernement argentin pensait avoir acheté la paix sociale. Mais les joueurs de première division ont mis a exécution leur menace de grève.
Ils jugent le montant du paiement insuffisant et comme la fédération n’a encaissé la somme que vendredi, elle n’a pas pu la reverser aux clubs, qui n’ont pas pu à leur tour verser les salaires aux joueurs. Certains joueurs n’ont pas perçu leur salaire depuis 3 à 4 mois.
A l’issue de négociations au ministère du Travail, l’AFA et les clubs se sont mis d’accord pour repousser d’une semaine la reprise du championnat, reprogrammant la 15e journée entre le vendredi 10 mars et le dimanche 12 mars. Cette décision laisse un peu de temps pour régler le problème.
Drame national
En Argentine, en tête du classement Fifa, le football est une religion et priver les 40 millions d’Argentins d’une journée de championnat est un drame national.
L’ancienne gloire du football argentin Diego Maradona n’a pas manqué l’occasion de jeter de l’huile sur le feu. « Le football doit commencer, ça suffit », a-t-il déclaré au journal sportif Olé, « on ne peut pas négocier avec des bandits », en référence au leader du syndicat des joueurs Sergio Marchi.
La somme réclamée par les joueurs correspond à une dette de l’État envers l’AFA au sujet des droits TV. Depuis 2009, les Argentins ont gratuitement accès à l’intégralité des matches de championnat, dont les droits de diffusion ont été acquis par l’État.
Mais cet accord a été dénoncé par le nouveau président Mauricio Macri, ancien président de Boca Juniors. L’AFA a été placée sous tutelle et doit élire un nouveau président le 29 mars.
Le Quotidien/AFP