Du côté du Fola, l’homme en forme, c’est Billy Bernard. Débarrassé de tous ses pépins de santé, il est énorme depuis quelques matches. Et hyper motivé par le choc de samedi contre le F91.
Le Fola n’a plus pris de but depuis 7 heures et 6 minutes. Et dans cet effort collectif pour rester imperméable, un homme s’est distingué, Billy Bernard! En ce moment, c’est un peu le jeu des chiffres et des lettres pour le défenseur central : initiales BB, depuis deux ans, bonifient cette équipe. Avec lui, cette saison, le Fola n’a encaissé que 8 buts en 13 rencontres, soit un toutes les 2 h 10. Sans lui, cela descend à un but toutes les 1 h 56. La saison passée, c’était encore plus flagrant : 10 buts en 17 matches, soit un but toutes les 2 h 33. Sans lui, c’était un toutes les 1 h 51.
Mais on ne peut plus limiter son apport à des chiffres. Bernard, c’est le seul garçon formé au club à avoir survécu à la remontée parmi l’élite. Alex Semedo et Christopher Pazos ont eux dû émigrer et depuis, Billy va traîner son 1,90 m chez les jeunes du club, «en repérage» de nouveaux talents. Il prédit ainsi un bel avenir à Enes Mahmutovic, mais consent qu’il est encore trop tôt. «Moi j’ai eu de la chance, j’ai commencé à un moment où c’était plus facile.» Un de ses premiers matches en DN, en 2009, il le dispute à la Frontière, lors du premier derby depuis des lustres. «On m’avait fait entrer au milieu de terrain», rigole-t-il encore. Depuis, en 93 matches de DN, cela ne lui est plus arrivé qu’une fois, mais l’essentiel est ailleurs : s’il a galéré pour s’imposer, au moins, lui, y est-il parvenu.
« J’aime bien Turpel, on peut lui rentrer dedans »
C’est donc le seul vrai enfant du club, mais son niveau de jeu actuel prouve qu’il ne doit rien au favoritisme. Débarrassé des problèmes de genou et du blocage psychologique qui l’a longtemps accompagné, débarrassé d’enquiquinantes semaines d’alitement liées à des grippes à répétition, il a surtout réussi à gagner la confiance de son staff technique, passant devant Erwan Martin et Losseni Keita pour faire la paire avec Julien Klein («un gars qui te rend heureux»).
Il n’atteindra plus les 21 rencontres disputées (son record) de la saison 2012/2013, mais semble enfin commencer à trouver une stabilité. «Je commence à avoir un petit crédit, estime-t-il. Et l’expérience que j’ai déjà accumulée commence à se voir parce que maintenant, je joue plus.»
Lire aussi : [BGL Ligue] Pour la DN, Turpel c’est bien, mais…
En corollaire, il a désormais plus de responsabilités. Dont une, majeure, samedi : «Il faut qu’on évite à tout prix que le F91 soit sacré chez nous. Pour l’honneur, on se doit même de gagner!» Cet impératif lui promet un duel fascinant avec l’actuel meilleur buteur du championnat, Dave Turpel. «Je n’ai pas peur de jouer contre lui. D’ailleurs, j’aime bien ça : on peut lui rentrer dedans, il ne dit rien, ce n’est pas le genre à se laisser tomber facilement!»
Car Billy est plus un homme de duels que de buts. Trois en sept saisons dont un, récent et crucial face au Progrès. «J’aimerais bien en marquer plus, sourit-il, maintenant que je sais où sont les cages.» Contre le F91, qui avait déjà goûté à son jeu de tête en octobre 2012, par exemple?
J. M.