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Procès des éducatrices : Loschetter citée comme témoin


Le procès se poursuit mercredi matin avec entre autres l'audition de la directrice qui gérait à l'époque les foyers scolaires de la Ville de Luxembourg. (Illustration : Le Quotidien)

Jeudi, au 4e jour du procès des trois éducatrices poursuivies pour avoir ligoté des enfants, l’échevine Viviane Loschetter était appelée à témoigner.

Les faits reprochés aux trois prévenues âgées aujourd’hui de 32 et 34 ans remontent aux années 2008 et 2009. À l’époque, elles travaillaient comme éducatrices dans le foyer scolaire Gellé à Bonnevoie où elles ligotaient avec du ruban adhésif certains enfants prétendument trop agités âgés de 5 à 8 ans. Elles leur avaient ainsi attaché les bras et les pieds à la chaise.

Depuis mardi, la 18e chambre correctionnelle du tribunal de Luxembourg se penche sur cette affaire. Au cours des premières audiences de ce procès, plusieurs témoins ont souligné le manque chronique de personnel dans le foyer en question. «On se sentait un peu seuls. On était toujours en sous-effectif, avait notamment affirmé l’une des coresponsables du foyer scolaire d’accueil. Nous n’étions pas dans la norme en ayant toujours 12 ou 13 enfants par éducateur.»

Des déclarations que le témoin Viviane Loschetter a infirmées, jeudi. «À ma connaissance, on était toujours conforme dans le foyer Gellé. On a toujours respecté la norme en termes d’effectifs du personnel. Sinon on nous aurait retiré l’agrément et le foyer aurait fermé», a expliqué l’échevine. Entre décembre 2005 et septembre 2011, elle avait en charge au niveau du collège échevinal les écoles et les foyers scolaires.

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Pour rappel, la législation impose au minimum un éducateur pour neuf enfants âgés de 2 à 5 ans. Si les enfants ont plus de 5 ans, une personne peut encadrer onze enfants. En cas de situation exceptionnelle, les effectifs peuvent être dépassés de 33 %. «Il arrivait que le midi exceptionnellement on recoure à ces 33 %, précise Viviane Loschetter, mais cela ne veut pas dire qu’on n’était pas conforme.»

Le témoin a par ailleurs tenu à préciser que le collège échevinal décide bien des lignes directrices à appliquer dans les foyers, mais ce n’est pas lui qui s’occupe de l’organisation au quotidien et de la répartition des éducateurs dans chaque foyer scolaire. Cette mission revient à la direction des foyers scolaires.

Au maximum 24h par semaine avec les enfants

Selon Viviane Loschetter, c’est également la direction qui recueille, le cas échéant, les doléances. Me Gaston Vogel, l’avocat à la défense de l’une des prévenues, a une nouvelle fois, jeudi, donné lecture d’un courriel dans lequel la chargée de direction du foyer Gellé s’était plainte en juin 2009 du manque de personnel : «Nous ne pouvons plus garantir la sécurité des enfants et du personnel. Et nous déclinons toute responsabilité en cas d’incident.»

L’échevine a affirmé ne pas avoir connaissance de ce courrier, mais s’est dite convaincue qu’il y avait eu une réaction au niveau de la direction des foyers scolaires. «C’est seulement si le problème ne peut être résolu au niveau de la direction que le collège échevinal ou l’échevin est impliqué», a-t-elle précisé.

Lors de sa déposition, Viviane Loschetter a également soulevé le fait que la Ville de Luxembourg n’engage que des éducateurs gradués et diplômés. Quant à leurs conditions de travail : un éducateur travaille toujours à temps plein (40 heures par semaine). Mais il exerce au maximum 24 heures en présence d’enfants. Le reste des heures est destiné à effectuer d’autres travaux, comme des briefings avec d’autres éducateurs, d’autres préparations ou des rencontres avec les parents.

Le procès se poursuit mercredi matin avec entre autres l’audition de la directrice qui gérait à l’époque les foyers scolaires de la Ville de Luxembourg.

Fabienne Armborst