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Rendez-vous le 11 juin

Non, le premier exercice comptable, limité à huit mois, du nouveau gouvernement CSV-DP ne dérogera pas à la règle d’or de la politique. Cet après-midi, seuls les 35 élus de la majorité voteront pour un budget qui comprend des dépenses, à l’échelle de l’État central, à hauteur de 29,4 milliards d’euros et des recettes s’élevant à 27,5 milliards d’euros. Les 25 députés de l’opposition – LSAP, ADR, déi gréng, Parti pirate, déi Lénk – voteront tous contre. Pas prêts à assumer un déficit prévisionnel de 1,9 milliard d’euros. Mais, surtout, décidés à émettre leur veto à de fausses priorités politiques. Manque d’accents pour la lutte contre la pauvreté, manque d’ambitions dans la politique climatique et le traditionnel «manque de vision» figurent tout en haut du hit-parade des critiques qui se sont abattues hier sur le gouvernement.

Pour rester fair-play, il faut souligner que la nouvelle majorité a eu à peine 150 jours pour ficeler son premier budget. La marge pour agir était limitée, vu les engagements pris par la coalition sortante, y compris dans le budget provisoire couvrant les mois de janvier à avril. Il est aussi un fait que le frein imposé aux dépenses par ce même budget provisoire donne aujourd’hui un peu plus d’air au ministre des Finances. Et puis, Gilles Roth ne cache pas que les recettes fiscales qui s’envolent facilitent sa tâche.

Très redoutées, des mesures d’austérité ne figurent pas dans ce budget définitif pour 2024. Renvoyer vers la réduction des frais de fonctionnement des ministères est rusé, mais, à la longue, cela ne permettra pas d’assainir les finances publiques. D’autant plus que le contexte social, sociétal, environnemental, économique et géopolitique nécessitera d’importants investissements. Sans parler du considérable retard que le Luxembourg doit toujours combler au niveau de ses infrastructures.

Au vu de ces constats, il n’est pas faux d’affirmer que le gouvernement semble vouloir ne pas se brûler les doigts avant les européennes du 9 juin. Pour preuve : la première déclaration sur l’état de la Nation du Premier ministre, Luc Frieden, est fixée au 11 juin, soit deux jours après le scrutin. Va-t-il à ce moment «sortir le grand marteau», comme le redoute David Wagner (déi Lénk)? Le rendez-vous est pris.

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