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L’invasion de l’intelligence artificielle 


Le Luxembourg est représenté à l’événement pour la cinquième fois avec un pavillon national.

Le salon VivaTech, qui se déroule actuellement à Paris, dévoile de nouvelles applications liées à l’intelligence artificielle. Elles sont parfois bluffantes.

Casques, harnais et œuvre d’art : l’intelligence artificielle (IA) est la star de VivaTech, le plus grand salon européen sur les nouvelles technologies, qui s’est ouvert mercredi à Paris avec des têtes d’affiche internationales du secteur.

Plusieurs milliers de visiteurs professionnels se pressaient dans les allées du parc des expositions de la porte de Versailles à la recherche des dernières nouveautés, dopées à l’IA, exposées par plus de 11 000 représentants de start-up, mais aussi de grosses entreprises comme Orange ou Huawei.

«L’intelligence artificielle sera au cœur de tout ce que vous verrez», a prévenu Maurice Lévy, le président de VivaTech, en donnant le coup d’envoi de la 8e édition du salon qu’il a fondé. «Avec l’accélération de l’IA, nous vivons une vraie révolution qui peut être comparée à l’invention de l’imprimerie ou à l’arrivée de l’électricité», a déclaré sur scène Marina Ferrari, la secrétaire d’État française chargée du Numérique.

«Mais n’ayez pas peur», a-t-elle poursuivi. Dans la prochaine décennie, l’intelligence artificielle pourrait faire gagner à la France «plus d’un point de croissance, soit entre 250 milliards et 430 milliards de PIB supplémentaire», a-t-elle rappelé en s’appuyant sur un récent rapport du comité IA remis à l’Élysée.

Le président Emmanuel Macron a annoncé une nouvelle série de mesures en vue de renforcer la politique dans ce domaine. Parmi celles-ci, 400 millions d’euros supplémentaires alloués au financement des pôles d’excellence destinés à former des spécialistes de l’IA.

Retranscrire ses conversations en temps réel et dans toutes les langues à l’approche des JO-2024 ou choisir en moins de cinq minutes le film qui conviendra à toute la famille… L’intelligence artificielle (IA) et ses multiples applications animent le salon VivaTech, à Paris.

Ainsi, à l’ère de l’IA et du métavers, plus besoin de faire un stage linguistique à Londres pour améliorer son anglais. Il suffit de discuter avec des personnages fictifs dopés à l’IA générative, via son smartphone ou un casque de réalité virtuelle. C’est la promesse immersive de l’application Talk It!, développée par la start-up VisionFlow, présentée au grand public pour la première fois au salon européen des nouvelles technologies.

À travers son avatar, l’utilisateur est plongé dans une ville virtuelle où tous les personnages (chauffeurs de taxi, réceptionnistes, restaurateurs, médecins…) proposent des conversations ciblées sur une thématique (santé, culture, commerce, gastronomie…) et une infinité de scénarios sur commande.

«À l’issue de chaque conversation, un score analysant la prononciation, la richesse lexicale» ou la connaissance grammaticale est donné pour mettre en lumière les points faibles de l’utilisateur et produire des exercices sur mesure, explique Leo Liu, fondateur de VisionFlow, qui a développé l’application avec une équipe de 60 personnes, dont une dizaine de professeurs d’anglais.

Choisir son film, prendre des notes

Face à l’immense choix proposé par les différentes plateformes de streaming vidéo, choisir son film est devenu un casse-tête, voire même un motif de dispute dans les familles. Grâce à l’IA, Bouygues Telecom promet de réduire sur ses décodeurs TV le délai de recherche, «qui prend en moyenne aujourd’hui entre 10 et 20 minutes», à trois minutes via une application gratuite et disponible à partir de septembre pour ses clients, explique Mathieu Chondroyannis, responsable innovation et dématérialisation de l’opérateur télécoms.

Comment? En répondant à quelques questions posées à l’écran via la télécommande ou à l’aide d’un smartphone flashant simplement le QR-code pour rejoindre l’échange. L’IA fait alors trois propositions sur mesure en tenant compte des différentes envies pour contenter l’ensemble de la famille.

Avec la technologie de ChatGPT combinée à l’enregistreur Plaud Note, plus la peine de mettre un appel sur haut-parleur pour prendre des notes, retranscrire et résumer ses conversations. Il suffit de mettre le petit appareil développé par la start-up Plaud AI au dos de son smartphone, PC ou tablette, puis d’activer le bouton «enregistrer» et le tour est joué.

D’une épaisseur d’environ 3 mm, le très fin boîtier en aluminium réunit des microphones traditionnels «et des capteurs de conduction des vibrations» pour optimiser la prise de son, sans avoir besoin de le connecter directement à l’appareil. L’entreprise basée à San Francisco et Shenzhen revendique déjà plus de 100 000 utilisateurs et un volume d’affaires de 15 millions de dollars.

Parmi les nombreuses inventions, les visiteurs peuvent s’émerveiller aussi devant une main robotique noire alimentée par l’intelligence artificielle de l’entreprise américaine Esper Bionics. «Nous utilisons le machine learning et l’IA pour améliorer la détection de l’activité et rendre le maniement plus intuitif pour chaque utilisateur», a expliqué Dima Gazda, patron d’Esper Bionics, fondée il y a cinq ans.

Un harnais doté d’un GPS et d’un ordinateur couplé à une intelligence artificielle générative permettant de détecter des obstacles pour les personnes mal voyantes (Biped.ai), de l’art conçu grâce à l’IA (Artpoint) ou encore des diagnostics de cancer délivrés plus rapidement grâce à l’intelligence artificielle (Primaa) sont aussi au programme.

Une présence grand-ducale

Le Grand-Duc héritier a présidé, mercredi, une visite de travail à Paris dirigée par la ministre de la Digitalisation, ministre de la Recherche et de l’Enseignement supérieur, Stéphanie Obertin, à l’occasion du salon VivaTech. Cette visite a été organisée avec le soutien de l’ambassade du Luxembourg à Paris.

Comme nous l’évoquions récemment dans nos colonnes, le Luxembourg participe à la manifestation pour la 5e fois avec un pavillon national organisé conjointement par la Chambre de commerce, la direction de la promotion du commerce extérieur et des investissements du ministère des Affaires étrangères et européennes, de la Défense, de la Coopération et du Commerce extérieur, et Startup Luxembourg.

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