La seconde phase du Laboratoire national de santé a été inaugurée mercredi à Dudelange. Sa présidente, le Dr Niclou, s’est réjouie de ce «beau cadeau», en évoquant les hautes responsabilités qui lui incomberont.
Inauguré en grande pompe face à un parterre de personnalités issues des trois pouvoirs de l’État, le bâtiment flambant neuf vise différents objectifs. Déjà, il répond «à l’approche gouvernementale de décentralisation d’infrastructures étatiques», comme l’a mentionné, non sans fierté, le bourgmestre de Dudelange, Dan Biancalana.
Cette démarche de décentralisation s’est finalement imposée d’elle-même, de par la volonté des autorités de regrouper sur un seul et même site différentes entités afin de créer des synergies entre elles et ce, en sus des économies réalisées par le biais de ce rassemblement.
Sur les rails, le projet aura finalement dû être remanié, car tout ne s’est pas exactement passé comme prévu… la faute à la menace brandie par la centrale nucléaire de Cattenom.
«Ce projet peut être qualifié de spécial, car les exigences l’entourant ont été modifiées en cours de route», a rappelé la ministre de la Santé, Lydia Mutsch.
La menace Cattenom profite à l’IBBL
En effet, si ce second bâtiment avait été prévu à l’origine pour accueillir le laboratoire de radiophysique de la division de la Radioprotection intégrée à la direction de la Santé, le gouvernement avait dû revoir sa copie, en 2014, après avoir adopté un nouveau plan d’intervention d’urgence en cas d’accident nucléaire, qui prévoit un rayon d’évacuation de la population de 15 km, à partir de la centrale.
En clair, étant donné que la commune de Dudelange se trouve dans cette zone d’évacuation et que le laboratoire de radiophysique est le seul laboratoire à pouvoir effectuer des mesurages de radioactivité, la décision de ne pas déloger ce service de la capitale avait été sans appel.
Face à cette situation, et alors que l’Integrated Biobank of Luxembourg, créée en 2010, était à la recherche d’infrastructures adéquates pour permettre à ses 42 employés de développer leurs activités, le gouvernement a entériné l’intégration de l’IBBL au bâtiment du LNS de la phase 2.
«On peut aisément évoquer un « chanceux hasard », puisque l’IBBL est un centre d’excellence mondial qui supporte la recherche au Luxembourg et qui a connu une véritable success story depuis ses origines et son arrivée au CHL», s’est félicitée la ministre de la Santé.
Outre l’IBBL, le nouveau bâtiment accueille, également, le dernier laboratoire médicolégal de la capitale, à savoir celui situé à Luxembourg-Verlorenkost, ainsi que le laboratoire de la médecine vétérinaire, qui travaillera en outre sur le premier plan national antibiotiques, qui court jusqu’en 2022.
De quoi ravir la présidente du LNS, le Dr Simone Niclou, qui a comparé le nouveau bâtiment à «un grand et beau cadeau fait aux employés du LNS, qui implique toutefois beaucoup de responsabilités, car le travail qui y est réalisé se doit d’être juste et équitable à 100 %».
Claude Damiani