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Frontaliers : La France met le retour de fiscalité sur la table


Le ministres des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a évoqué sans ambiguïté la volonté d'un retour sur la fiscalité des impôts des frontaliers lorrains (photo : AFP)

Coup d’éclat au Sénat français ! Ce mardi, à propos de la conférence franco-luxembourgeoise qui doit se tenir le 20 mars, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a mis sans ambiguïté les rétrocessions fiscales entre le Luxembourg et la Lorraine sur la table.

L’affirmation a été lâchée dans le cadre des «discussions sur le rééquilibrage de la relation transfrontalière» que le pays voisin souhaite mener (voir vidéo à 1mn18). Dire qu’il y a encore six mois, le sujet était considéré comme une lubie de dangereux gauchistes lorrains… voilà que «l’objectif d’un retour sur l’impôt sur le revenu que le Luxembourg prélève sur nos frontaliers», pour citer précisément Jean-Yves Le Drian, est devenu une question d’actualité au plus haut niveau de l’État français! Tout en sachant que Jean-Yves Le Drian, ministre de sensibilité centre-gauche, est l’un des hommes de confiance du premier cercle du président Macron.

C’est donc bien qu’il s’agit d’un sujet majeur, tant pour l’avenir de la Lorraine que pour l’avenir du Luxembourg, qui n’a aucun intérêt à voir son principal bassin d’emploi frontalier, la Lorraine (un quart des actifs du Luxembourg!) stagner ainsi. N’en déplaise aux populistes…

L’amélioration du transport frontalier aussi

Le ministre a insisté sur la «dynamique porteuse» que représente le Luxembourg pour la Lorraine mais aussi «les défis» qui s’imposent. À ce sujet, il a confirmé la volonté de cofinancements importants sur les infrastructures de transports entre la France et le Luxembourg, «pour faciliter le transport des 90 000 frontaliers». Sans rien en dévoiler. «Je ne peux pas donner les conclusions de ce séminaire avant qu’il n’ait eu lieu, mais il se présente sous les meilleurs auspices.»

Le ministre répondait à une question posée par la sénatrice Véronique Guillotin, élue du secteur nord de Meurthe-et-Moselle (bassin de Villerupt). La sénatrice l’interrogeait sur différents sujets importants concernant la relation transfrontalière, en vue de «la visite historique du Grand-Duc» (la première depuis 1978 !), qui doit se tenir du 19 au 21 mars en France. Dans son intervention, Véronique Guillotin avait insisté avec brio sur «la chance et l’opportunité que représente le Grand-Duché pour la Lorraine». Tout en soulignant les déséquilibres de la relation transfrontalière, notamment pour la concurrence rudes des entreprises et le milieu médical.

Hubert Gamelon.

À lire dans notre édition papier de mercredi,  notre analyse sur cette annonce.