Le ministre de la Santé, Étienne Schneider, a confirmé mercredi matin que le gouvernement ne compte pas renforcer la législation antitabac. Malgré les 4 668 signatures pour interdire la cigarette en terrasse, une interdiction ne figure pas à l’ordre du jour.
Très attendu, le débat sur l’interdiction de fumer sur les terrasses des restaurants s’est soldé par une fin de non-recevoir de la part du gouvernement. À l’issue de discussions parfois mouvementées, le ministre de la Santé a estimé que le « gouvernement n’a pas la volonté de légiférer en la matière ». Étienne Schneider renvoie vers la législation existante qui interdit déjà de fumer à l’intérieur des cafés et restaurants du pays.
La loi déjà renforcée en 2017
En juin 2017, des interdictions supplémentaires sont venus s’ajouter sur les aires de jeux ou dans les voitures privées lorsque des enfants de moins de 12 ans se trouvent à bord. « Tout cela doit contribuer à « dénormaliser » la consommation de la cigarette, notamment chez les jeunes. Mais j’estime qu’il n’est pas nécessaire en matière de santé publique d’interdire la cigarette sur les terrasses », souligne Étienne Schneider. Le bon sens et le respect mutuel doivent dominer, conclut le ministre.
Cette décision n’a bien évidemment pas été au goût des pétitionnaires ayant milité pour une interdiction. « L’intérêt commercial ne doit pas primer sur la santé », argumente Daniel Reding. Il ne s’agirait pas de stigmatiser les fumeurs mais bien de protéger les enfants, les femmes enceintes ou encore les asthmatiques contre le tabagisme passif. « Là où on mange, la cigarette n’a pas sa place », complète l’initiateur de la pétition. Le ministre de la Santé rétorque que l’Organisation mondiale de la Santé ne donne aucune recommandation concernant le tabac en terrasse.
Interdiction sur base volontaire
« Le lobby de l’Horesca a donc bien fonctionné. Je les félicite », conclut un brin amer Daniel Reding. L’initiatrice de la contre-pétition, Maria Carella, a fait part de sa compréhension pour les arguments concernant la santé, mais a défendu ardemment le droit des fumeurs de continuer à profiter de leur cigarette en terrasse. Soutenu par la fédération des hôteliers, restaurateurs et cafetiers (Horesca), la restauratrice a pu repartir soulagée de la Chambre. « On n’exclut cependant pas de sensibiliser davantage nos membres et de leur proposer d’interdire la cigarette en terrasse sur une base volontaire », indique Alain Rix, président de l’Horesca.
Une hausse des accises ?
Rien ne de devrait donc changer à la législation en vigueur. Une hausse des accises sur le tabac n’est cependant pas exclue. « C’est à ce niveau que l’on peut agir pour baisser encore le nombre de fumeurs », conclut l’ancien ministre de la Santé, Mars Di Bartolomeo.
David Marques
Retrouvez notre dossier complet consacré au débat sur la cigarette en terrasse dans Le Quotidien papier du 31 janvier