Le premier acte fort de la journée historique que le pays a vécu vendredi fut l’abdication du Grand-Duc Henri. Le Premier ministre et le président de la Chambre l’ont chaleureusement remercié pour ses «25 ans au service du pays et de ses citoyens».

L’émotion, la gratitude et la fierté étaient au rendez-vous lors de la cérémonie d’abdication, en milieu de matinée, au Palais grand-ducal.

Une simple signature apposée en dessous d’un arrêté grand-ducal est venue constituer le dernier acte du Grand-Duc Henri en tant que souverain.

Dans le texte : «Nous (Henri, Grand-Duc de Luxembourg) renonçons à la fonction de chef de l’État du Grand-Duché de Luxembourg en faveur de notre fils bien-aimé, le Grand-Duc héritier Guillaume». Le contreseing du Premier ministre, Luc Frieden, a officialisé la fin d’un règne, long de 25 ans. Et l’avènement formel au trône du Grand-Duc Guillaume et de la Grand-Duchesse Stéphanie. 

Les nombreux invités d’honneur, dont le roi et la reine des Belges, accompagnée de la Princesse héritière Élisabeth, tout comme du couple royal des Pays-Bas, accompagné de la Princesse héritière Catharina-Amalia, ont assisté à une chaleureuse accolade du nouveau couple grand-ducal avec Henri et Maria Teresa.

Parmi les dignitaires figuraient également deux hauts représentants de l’UE : Roberta Metsola, la présidente du Parlement européen, et António Costa, le président du Conseil européen.

L’engagement de Maria Teresa loué

Il est revenu au Premier ministre, Luc Frieden, de présenter au Grand-Duc Henri les remerciements du peuple luxembourgeois pour un règne entamé le 7 octobre 2000.

«Merci pour ces 25 années durant lesquelles vous avez été le symbole du Luxembourg, de son indépendance et de sa souveraineté – chez nous, comme au-delà de nos frontières. Vous étiez, vous êtes et vous demeurerez une part essentielle de ce que nous appelons notre patrie», souligne d’emblée Luc Frieden.

L’engagement du fils du Grand-Duc Jean et de la Grande-Duchesse Joséphine-Charlotte ne se serait pas limité à son quart de siècle à la tête du pays.

«Vous avez littéralement consacré toute votre vie au service de notre pays, avec une loyauté sans faille», note le Premier ministre, précisant que Henri n’a pas choisi le rôle qui lui a été conféré le jour de sa naissance, le 16 avril 1955. «Mais, enchaîne Luc Frieden, le peuple luxembourgeois, nous tous, n’aurions pu souhaiter de meilleur souverain. Car vous avez exercé cette fonction avec tout votre cœur et toute votre énergie.»

L’héritage du Grand-Duc Henri est particulièrement loué par le chef du gouvernement, le troisième que le souverain sortant ait nommé, après Jean-Claude Juncker (jusqu’en 2013) et Xavier Bettel (2013-2023).

«Durant ces 25 années, vous avez profondément marqué le Luxembourg», assure Luc Frieden, en ayant aussi une pensée pour la Grande-Duchesse Maria Teresa : «Son engagement exemplaire en faveur des causes humanitaires, au Luxembourg comme à l’étranger, fait partie intégrante» de l’histoire écrite par le couple grand-ducal.

Quelques instants plus tard, Henri sort du Palais en tant qu’ancien chef de l’État, avec à ses côtés son épouse, et aussi le petit Prince Charles. Ils ont été suivis par les nouveaux souverains sur le tapis rouge menant vers la Chambre, où a eu lieu, devant les 60 députés et les membres du gouvernement, la prestation de serment officielle.