Déçu de ne pas s’être qualifié pour les JO, Lyndon Sosa a pris une petite revanche, jeudi lors des championnats du monde universitaires en Pologne.
Il avait longtemps espéré être repêché. Finalement, il avait dû regarder les JO à la télé. Mais Lyndon Sosa n’est pas du genre à se morfondre : «Bien sûr, j’étais déçu de ne pas participer aux Jeux. Mais je me suis dit que c’était le sport. Et que la vie continuait.»
La gâchette luxembourgeoise est repartie en conquête : «J’ai fait deux bons résultats, aux Grands Prix d’Alsace en août et de Luxembourg en septembre.» Histoire de faire le plein de confiance avant le dernier rendez-vous de la saison : les championnats du monde universitaires de Bygdoszcz, en Pologne. «Avant de venir ici, j’ai fait des entraînements spéciaux avec mon entraîneur. On a simulé des finales, des shot-offs pour que je me sente mieux dans cette situation où on n’a qu’une seule cartouche. Sur ces championnats du monde, mon but en arrivant, était de me qualifier pour la finale. Je me connais et avec le temps, je sais que je suis mon principal adversaire. Si j’arrive à garder mon sang-froid, le reste va tout seul.»
Lyndon Sosa n’était pas du genre à faire les choses à moitié. Il va réussir dans son entreprise avec la manière : «J’ai fait 23, 24, 24, 23, 24 pour un total de 118, soit le deuxième score des qualifications.»
Un résultat qui lui permet de se qualifier pour les demi-finales, en compagnie de 5 autres concurrents. Par la suite, les scores sont remis à zéro et chacun tire 15 plateaux. Les deux premiers se qualifient pour le match pour la médaille d’or, le troisième et quatrième se battent pour le bronze et le cinquième et sixième sont éliminés : «J’ai fait le meilleur score avec le Chypriote avec 13/15. Dès lors, j’étais sûr d’avoir une médaille.» Une médaille, c’est forcément déjà bien. Mais quand on a été obligé de regarder Rio depuis son canapé, on se sert de cette extra-motivation pour aller chercher le plus beau métal : «Je ne voulais pas me contenter de ça. Alors, j’ai tout donné encore une fois pour gagner.» Et ça a marché, avec un succès d’un plateau : «J’ai déjà gagné des concours internationaux, mais c’est mon premier titre dans une vraie compétition de haut niveau.»
«La récompense de ma saison»
Le plateau était visiblement relevé : «Il y avait la crème de la crème des jeunes espoirs», précise encore le Luxembourgeois, qui avait pris la cinquième place des Universiades l’an passé. Pour Lyndon Sosa, cette médaille représente beaucoup : «C’est la récompense de ma saison. J’ai su profiter de ma bonne forme de ces derniers temps.»
Ce résultat conclut donc une saison qu’il espérait lui permettre de vivre ses premières émotions olympiques. Mais ce n’est que partie remise : Tokyo est déjà dans son esprit : «On est déjà en train de penser aux JO-2020 avec mon entraîneur. On a même commencé à échafauder quelques plans de ce que pourraient être les prochaines saisons. Sachant qu’il n’y pas de gros objectifs en 2017. Il s’agira davantage d’une saison de transition.» Mais avant de conclure définitivement cette saison, Lyndon Sosa sera encore sur le pas de tir, dimanche. Il s’aligner au double trap. Qui n’est pas sa spécialité : «Avec un peu de chance, je peux éventuellement faire un top 10 sur les 18 participants.» De toute façon, il peut aborder cette échéance sans aucune pression : il a d’ores et déjà sa breloque autour du cou.
Romain Haas