Zachary Hadji, meilleur buteur du siècle sur une saison, a quitté le Fola pour Lausanne Ouchy. Et dire que ses copains jouent l’Europe sans lui, mardi…
La star offensive du Fola Esch version 2020/2021 prend ses marques à Lausanne, sur les rives du lac Léman, histoire de ne pas rater ses grands débuts pros en D2 suisse, sous les ordres de l’ancien international bosnien et joueur du FC Barcelone Meho Kodro, un attaquant qui a pesé en son temps la bagatelle de 105 buts en 263 matches de Liga espagnole et tombé sous le charme du pichichi luxembourgeois.
On vous attendait en Belgique ou aux Pays-Bas. Pourquoi la Suisse?
Zachary Hadji : Ben… je vous rappelle déjà que sortir du Luxembourg, ce n’est pas si facile que ça. Ça reste même compliqué. Je viens de le vivre. Même en inscrivant 33 buts, alors qu’on se dit que ça peut se faire en claquant des doigts, pas mal de clubs ne veulent pas prendre de risque avec un joueur dont on ne connaît finalement pas le niveau. J’ai eu plusieurs pistes mais c’est finalement à Lausanne que je me suis senti le plus voulu parce que ce n’était pas une démarche d’agent. Lausanne Ouchy m’a suivi pendant toute la deuxième partie de saison.
Avec un coach qui est loin d’être un sombre inconnu : Meho Kodro, un grand buteur…
Un grand joueur même! Et un très bon coach de ce que j’ai déjà pu voir. Il faisait partie de mon choix parce qu’il m’a proposé un projet et m’a dit que j’étais une pièce qui s’insérerait parfaitement dans son schéma offensif. Il m’a dit qu’il avait aimé mon efficacité mais aussi et surtout le fait que j’étais propre techniquement et intelligent dans mes déplacements.
Avez-vous une idée, même vague, de ce que pèse votre total de buts de la saison passée au regard des exigences de la D2 suisse?
Meho Kodro ne m’a pas dit. Peut-être une quinzaine. Mais quand on sort d’une saison comme celle-là, le plus dur, le plus important, c’est tout simplement d’ouvrir son compteur lors de la suivante. Ce sera ça le plus dur. Après, si je dépasse les dix buts…. Vous savez, la saison passée, un de leurs joueurs (NDLR : Mohamed Amdouni) est parti en D1 suisse, dans l’autre club de Lausanne, en en ayant marqué onze, assortis de quatre passes. Et un autre n’a eu besoin d’en mettre que sept pour aller dans un grand club (NDLR : Guy Kamboleke à l’Antwerp, en Belgique). Ce championnat est très regardé, c’est un bon tremplin.
J’ai besoin de me prouver que ce n’était pas un accident
Trente-trois buts, ça se monnaie?
Je pars du principe qu’il faut toujours trouver. Ce n’est que la première saison que j’inscris autant de buts, que j’atteins un tel niveau. Pas la troisième ni la quatrième. J’ai besoin de confirmer et de me prouver, même à moi-même, que ce n’était pas un accident. J’ai besoin de le refaire.
Bref, c’est un plan de carrière.
C’est ça, c’est un plan de carrière. Il faut aussi ne pas savoir griller les étapes.
Ça ne vous embête pas de ne pas jouer l’Europe avec le Fola?
(Il rit) Si, si… Je vais les regarder mardi. Et je le ferai avec les pieds qui vont me démanger. Je ne vais pas récolter les fruits du boulot avec eux… Bon, mes fruits, je les ai récoltés d’une autre manière avec ce contrat pro. Je me récompense, d’une certaine façon. Mais bon…
Quel est le style de jeu de Lausanne Ouchy?
Un style de jeu similaire à celui que Sébastien Grandjean a mis en place au Fola. C’est d’ailleurs la première chose que le directeur sportif du club m’a dite : « tu vas te régaler avec nous ».
Et vous escomptez commencer la saison en tant que titulaire?
Mon objectif, oui, c’est de jouer directement. Quand le coach vous veut, vous partez avec un petit avantage, mais on a toujours à cœur de leur montrer qu’ils n’ont pas fait d’erreur. Je pense avoir le niveau. Je vais devoir bosser sur un petit retard physique quand même. Quand on sort du Grand-Duché, on se rend compte que la charge de travail est totalement différente. L’investissement et l’exigence aux entraînements n’ont rien à voir. De ce point de vue là, j’ai du retard.
Entretien réalisé par Julien Mollereau