Après une épreuve enfin sans encombre au Chili, Grégoire Munster retrouve l’asphalte qu’il affectionne tant. Et un rallye qu’il a déjà couru à bord d’une Rallye 1.
La saison de rookie de Grégoire Munster a, jusque-là, été plutôt compliquée. Pas évident, il est vrai, de maîtriser une machine bien plus puissante que la Rallye 2 à laquelle il était habitué la saison dernière. Mais le pilote sous licence luxembourgeoise a tout de même démontré, par moments, qu’il avait bien sa place au milieu des meilleurs pilotes de rallye du monde.
Il y a deux semaines, au Chili, Grégoire Munster passait un vrai test puisque l’épreuve chilienne était la toute première sur laquelle il avait pu tester, l’an passé, une Rallye 1. En clair, il partait pour une fois à armes pratiquement égales avec ses rivaux, bien plus expérimentés et qui maîtrisent à la perfection leur bolide surpuissant. Un test concluant puisqu’il s’était montré très performant le vendredi, sur un parcours rigoureusement identique à celui de l’an passé.
En revanche, comme on pouvait s’y attendre, c’était plus compliqué le samedi, sur un tracé complètement modifié où les différences entre novice en WRC et pilotes aguerris pouvaient se faire vraiment sentir. Malgré tout, fidèle à sa nouvelle philosophie, Grégoire Munster avait pris le parti de ne pas risquer au point de tout perdre. Et il a limité les dégâts pour terminer septième à l’issue d’un rallye où, pour une fois, il n’avait pas connu de pépin mécanique ni de faute de trajectoire : «Je suis mitigé. Le vendredi, on a fait notre meilleure journée en WRC. Je fais une course 100 fois meilleure qu’en Sardaigne où je termine 5e, et pourtant je ne suis que 7e», confiait-il, mi-figue, mi-raisin à l’issue de la course.
Retour sur l’aphalte, qu’il affectionne
Et deux petites semaines plus tard, il sera donc au départ du Rallye d’Europe Centrale, avant-dernière épreuve de la saison. Là encore, une course sur laquelle il s’était aligné l’an passé à bord d’une Rallye 1. Et qu’il retrouve avec beaucoup de plaisir : «Après un long moment sur terre, on finit la saison par deux manches sur asphalte. C’est une surface que j’apprécie beaucoup. Un rallye avec des conditions qui ressemblent à ce que j’ai connu sur les routes d’Allemagne, de Belgique et du Luxembourg. Avec normalement une météo compliquée, de la pluie, de la boue, ce que j’aime beaucoup», indique-t-il dans un premier temps. Avant de tempérer : «D’après les reconnaissances, on dirait qu’il n’y a pas beaucoup de boue. Ils ont balisé la plupart des cordes. Du coup, le parcours ne va pas se salir très fort. Ça ne m’arrange pas trop. Et ce n’est pas très technique. C’est quand même assez rectiligne. Ça va aller très vite.»
Malgré tout, il compte bien tirer son épingle du jeu. Et espère renouveler le même type de prestation qu’au Chili. Voire mieux : «On a eu une bonne course là-bas, on n’a pas eu de soucis. Pas commis d’erreurs. On a montré un gros rythme sur la première journée. Je me sens bien et j’ai hâte de voir ce que ça donne sur des routes qui me conviennent.»
Forcément menacé pour son volant la saison prochaine, Grégoire Munster a décidé de ne plus se prendre la tête par rapport à son avenir proche. C’est ainsi que, comme pour le Chili, il a choisi de ne pas se donner d’objectif précis en termes de performance. Un seul maître-mot : prendre du plaisir. Une tactique qui a marché. Et qui a satisfait les patrons de M-Sport Ford, son écurie : «Ils étaient contents de ce qu’on a fait au Chili. Ils ont trouvé qu’on avait un rythme intéressant le vendredi. Et ils ont dit qu’on avait été intelligents samedi et dimanche. Qu’on n’a pas fait de bêtises et qu’on n’a pas tenté le diable pour, finalement, pas grand-chose au bout», explique le pilote grand-ducal, un peu malade ces derniers jours. Mais qui assure que ça ne le gênera pas une fois derrière le volant.